Les nuages de Magellan fait partie de la collection space-opera des éditions Scrineo. Cette collection est dirigée par Stéphanie Nicot et compte 3 romans: Les Océans Stellaires de Loïc Henry paru en octobre 2016, Étoiles sans issue de Laurent Genefort en février 2017 et Les nuages de Magellan d’Estelle Faye paru le 04 octobre 2018. J’aime beaucoup Estelle Faye et j’ai eu envie de découvrir cette collection par ce roman.
La collection dirigée par Stéphanie Nicot se veut porteuse de romans d’aventures, et destinés à un public cible plutôt débutant en science-fiction. À ce titre, Les nuages de Magellan remplit parfaitement son rôle. Maintenant, si on cherche un univers poussé et complexe, une histoire dense, et qu’on est un gros lecteur de science-fiction, je pense que le roman peut décevoir. Le roman est plaisant et se lit facilement, les personnages sont agréables, bien développées et attachantes. Cependant, l’univers est léger, trop léger même pour un one-shot. J’espère qu’Estelle Faye reviendra à cet univers pour le développer un peu plus, et je serai alors au rendez-vous.
Les nuages de Magellan se déroule au 27ème siècle. L’espace a révélé une partie de ses secrets, et la Terre n’est plus qu’un souvenir. Les voyages spatiaux sont possibles grâce à l’énergie sombre, une ressource disponible en très grande quantité. Les explorations se sont enchainées, puis peu à peu les Compagnies ont pris de plus en plus de pouvoirs et ont renoncé à la colonisation et à l’espace. Tout est une question d’affaires et d’argent. Des pirates se sont rebellés et ont essayé de résister aux compagnies mais en vain, les compagnies ont été les plus fortes sur le long terme. Dan, jeune femme indépendante, vit et travaille comme serveuse, sur une planète perdue. Parmi les clients du bar où elle travaille se trouve la mystérieuse Mary Reed. Dan rêve de partir de sa planète et en attendant, elle chante parfois dans son bar. Jusqu’à ce que un soir, ivre, elle dérape un peu et entame une chanson en hommage aux massacrés d’Ankou, tués par les Compagnies pour servir d’exemple suite à un début de rébellion. Les autorités recherchent alors Dan, et elle est obligée de fuir. Elle sera aidée par Mary Reed qui elle aussi doit fuir. Voici le point de départ de l’histoire, de la découverte de l’espace pour Dan, de la découverte du passé de Mary et d’un monde inconnu.
Les passages sur la Grande Piraterie, sorte d’époque rêvée où les pirates luttaient contre les compagnies sont vraiment intéressants, et c’est ce que j’ai préféré dans le roman. Mais l’histoire se passe plus tard, beaucoup plus tard. Le récit hésite alors entre deux époques, entre deux mondes différents. Peut-être qu’une histoire sur la piraterie aurait été plus appropriée et aurait permis à Estelle Faye de plus développer son univers. Les récits de Mary sur cette époque sont passionnants à écouter, on se prend à rêver, à imaginer une résistance, une lutte qui aurait pu tourner autrement.
Les personnages féminins ont la part belle dans ce roman, surtout Dan et Mary et parfois au détriment des autres, qui sont fades à côté d’elles. La relation entre les 2 femmes est bien ficelée, elles sont très différentes et tirent une grande force de leurs divergences. Dan est rêveuse, indépendante, elle se cherche un avenir. Mary, elle se cherche un passé, une partie de sa mémoire ayant été perdue pour le bénéfice de la cause. En racontant le passé de la piraterie, elle essaye de raconter son propre passé, ses espoirs perdus et apparait vraiment touchante dans cette quête.
L’intrigue du roman est tournée vers la piraterie, essayer de comprendre le passé, de comprendre si Carabe, la base secrète des pirates, existe vraiment. Le rythme du récit s’accélère à la fin, peut-être un peu trop d’ailleurs, pour tout boucler en un seul tome. Le roman se lit très bien et la très belle plume d’Estelle Faye est toujours agréable à lire, nous faisant rêver à tous ces mondes visités, à ces voyages aux confins de l’espace.
Les nuages de Magellan est donc une bonne introduction au space-opera pour les lecteurs plutôt débutants dans ce genre. Pour les lecteurs un peu plus habitués au genre, il risque d’y avoir un léger goût de trop peu. Les personnages, l’histoire, le récit sont vraiment intéressants et on se prend au jeu. Cependant, j’aurai aimé un peu plus, un univers plus fouillé, un récit plus long, des personnages secondaires un peu plus caractérisés. Un roman agréable à lire et au fort potentiel mais pas assez approfondi à mon goût.
Autres avis: Dup, Ombrebones, Lorhkan
Autrice: Estelle Faye
Illustration :Benjamin Carré
27ème siècle. L’Humanité s’est étendue à toute la Voie Lactée. La nouvelle frontière, ce sont désormais les Nuages de Magellan, mais les Compagnies ont fini par renoncer à tout projet de colonisation, préférant les affaires aux rêves d’exploration spatiale. Deux siècles auparavant, l’humanité a pourtant maîtrisé l’énergie sombre, une ressource quasi illimitée, mettant ainsi fin aux guerres pour les énergies fossiles. Ont suivi plusieurs siècles de liberté, d’exploration, d’avancées… Puis, insidieusement, de nouveaux jeux de pouvoir et d’influence se sont mis en place, conduisant à la multiplication des hors-la-loi. Depuis, un mythe court la galaxie : des pirates auraient créé sur Carabe, une planète perdue, une république idéale, hors d’atteinte du pouvoir des Compagnies. Dans l’un des derniers postes frontières avant les Nuages, Dan, une jeune serveuse idéaliste, chante du blues dans un bar pseudo texan tout en rêvant d’aventures stellaires. Elle est fascinée par Mary, une cliente taciturne dont on dit qu’elle serait peut-être une ex-pirate…
bon, si je comprends, je passe mon chemin. N’est-ce pas?
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Je pense que tu risques d’avoir le même ressenti que moi. C’est un bon livre, parfait pour s’initier au space opera mais j’en aurai voulu plus, surtout que je suis sure qu’il y avait le potentiel.
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J’ai vraiment adoré ce texte mais comme toi j’aurai préféré une histoire qui se passe au temps de la piraterie même si le point de vue permet de ressentir toute la force nostalgique et les regrets de l’époque, et servent l’histoire du coup.
Belle chronique comme toujours 😊
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Je suis d’accord avec toi mais du coup le lecteur aussi a la nostalgie de cette époque. Et merci beaucoup 🙂
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Exact et je pense que c’est ce qu’Estelle a voulu faire ressortir dans son texte. Même si ça nous frustre parce qu’on en aurait aimé plus ! J’espère qu’au milieu de tous ses projets, elle aura l’occasion d’y revenir.
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J’espère aussi. Il y a du potentiel dans cet univers 🙂
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Personnellement j’ai adoré (sauf la fin trop rapide à mon goût), mais il s’agissait de mon tout premier space opera alors j’ai peu de points de comparaison ! En tout cas ça m’a donné envie de lire plus de livres de ce genre littéraire !
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Tant mieux alors 🙂 comme quoi le roman atteint son objectif.
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Encore un roman d’Estelle Faye qu’il faudra que je lise ! 🙂
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Mon préféré reste Un éclat de givre de cette autrice.
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C’est le seul que j’ai lu pour le moment, j’avais beaucoup aimé aussi.
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La trilogie de la voie des oracles aussi est très bien. Ses nouvelles également, il y en a de formidables, surtout celle dans Légendes abyssales « une robe couleur d’océan ».
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D’accord, j’y jetterai un coup d’œil ! 🙂
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On a beaucoup aimé ce livre ! Après je comprends aussi ton ressentie ^^
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J’entends beaucoup chanter les louanges d’Estelle Faye mais les deux lectures que j’ai fais (Thya que je n’ai pas du tout aimé et Porcelaine que j’ai trouvé moyen) ne m’ont pas enchantée plus que ça … je pensais que celui-ci aurait pu me plaire mais grâce à ta critique j’en doute un peu maintenant hahaha
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Thya pourtant j’avais bien aimé. Porcelaine, un peu moins. Au moins comme ça tu peux te faire une meilleure idée.
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Je suis d’accord avec toi : c’est sympathique mais ça aurait mérité d’être approfondi. J’ai d’ailleurs trouvé par moment que le roman avait un petit côté young-adult…
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Il me tardait de savoir ce que tu en avais pensé. Je vois que nos avis se rejoignent une nouvelle fois.Pour le côté young adult je suis d’accord également.
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Il est dans ma PAL, j’etais trop curieuse de lire un space opera signé Estelle Faye… j’avais quand meme un petit a priori n’ayant pas du tout accroché à Etoiles sans issue… ta chronique me réconforte pour ma lecture 😊
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Tant mieux alors 😉 et bonne lecture
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J’avais écouté la nouvelle Hoorn sur Coliopod qui se situe dans le même univers. L’action était centrée sur l’équipage d’un vaisseau parti cherché refuge sur une exoplanète. Un très bon texte. J’attendais donc avec impatience la sortie du roman. Mais vu l’éditeur et le pitch, j’ai vite déchanté. Comme tu le dis, Scrinéo est plus pour des lecteurs jeunes débutants dans le genre. Les quelques lectures faites
chez cet éditeur me l’ont confirmé.
Bref, ce n’est pas avec ce roman que je découvrirai la plume de l’auteure.
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Je suis assez d’accord avec toi concernant les dernières parutions Scrineo. Peut-être que chez un autre éditeur, le roman aurait été un peu plus approfondi. On ne le saura pas.
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Encore une fois d’accord avec l’ami canin, je l’avais dans ma whish list et j’ai abandonné l’idée après les premiers retours. Je ne suis clairement pas la cible de ce roman. Et tu me le confirmes par ton billet !
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Je ne pense pas que tu sois la cible, je confirme 🙂
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« Cependant, l’univers est léger, trop léger même pour un one-shot. J’espère qu’Estelle Faye reviendra à cet univers pour le développer un peu plus. »
C’est fou, j’aurais pensé l’inverse, que c’est quand les univers paraissent immenses qu’on veut y revenir pour plus les voir être développés. Moralité, peu importe le développement, ça peut donner envie d’en voir plus quoiqu’il arrive. ^^
Je note tes réserves en tout cas. J’aime beaucoup la plume d’Estelle Faye et je ne suis pas contre des lectures plus légères – surtout en connaissance de cause – donc ça pourrait quand même être un bon moment. ^^
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Elle a déjà fait des nouvelles dans cet univers et il y a à mon avis moyen de l’étoffer avec un autre récit qui permettrait d’en savoir plus. Parce que là franchement, c’est léger. J’aime beaucoup la plume d’Estelle Faye mais là j’ai eu plus de réserves.
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Ce roman fait partie de la sélection du PLIB 2019 donc je serai peut-être obligée de le lire s’il est dans les cinq finalistes. Bon, à voir.
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Il y en a des chances qu’il y soit.
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Comme Aelinel je pense qu’il y a de fortes chances qu’il fasse partie des finalistes, j’attendrai ce moment-là pour le lire mais en général j’aime les écrits d’Estelle
Novice je suis dans le genre mais j’aime tout de même quand c’est approfondi, on verra bien
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On verra. Elle était déjà dans les finalistes l’année dernière il me semble.
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Merci pour vos commentaires.
La cible de la collection n’est en effet, tout le monde l’a bien compris pas le « fan-expert », féru de space opera. Pour tout dire, je vise particulièrement un public féminin (très majoritaire globalement dans le lectorat, mais très minoritaire en space opera), qui croit souvent ne pas aimer le space opera qu’il assimile systématiquement (et donc à tort) à des romans toujours « technos“, arides, sans émotion… Jeparle souvent vautre d’un meilleur terme, de « SF chaude », qui ne se refuse pas à l’émotion, que j’oppose à une SF « froide », comme souvent dans le space opera hard science.
Les retours de lectrices qui, tout en n’aimant pas a priori le space opera, ont tenté le roman parce qu’elles aimaient déjà les autres romans d’Estelle Faye, ont été excellents. L’idée, c’est de donner le goût de la SF, et du space opera, à des lecteurs et lectrices pas acquis, et l’objectif est, me semble-t-il, acquis.
J’en profite pour confirmer que l’univers esquissé offre de nombreuses aventures possibles. Si le public est assez enthousiaste (en définitive, en édition, ce sont les chiffres de ventes qui tranchent), je serais prête à publier un roman d’Estelle dans le même univers (mais toujours avec une histoire indépendante). À suivre, donc.
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Merci pour toutes ces précisions. J’espère qu’on reverra cet univers qui en a largement le potentiel.
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