Lum’en-Laurent Genefort

lumen

Lum’en est resté très longtemps dans ma PAL. J’avais prévu de lire l’année dernière pour les challenges estivaux et puis je ne sais pas trop pourquoi, il est passé à la trappe. Je l’ai ainsi ressorti cette année pour les mêmes challenges estivaux (vive les challenges pour vider un peu la PAL). Le roman a été édité chez Le Bélial en mai 2015, puis réédité en poche chez “Le livre de poche” en octobre 2016. Il a obtenu plusieurs récompenses : Le Prix Julia Verlanger en 2015 ; le Grand Prix de l’imaginaire en 2016 et le Prix Rosny Aîné en 2016.

Un planet-opera dans un univers de Space-opera

Tout comme la trilogie Spire, Lum’en se situe dans le monde des portes de Vangk. Dans cet univers, la totalité des mondes habitables sont à la portée des hommes grâce aux «Portes de Vangk » permettant de relier les planètes entre elles. Ces portes fonctionnent un peu à la manière des trous de ver et rendent ainsi les voyages sur de très longues distances possibles et rapides. On sait assez peu de choses sur Les Vangks, ancienne race extraterrestre censée avoir disparu. Les humains arrivent parfaitement à se servir de ces portes qui sont de gigantesques artefacts spatiaux disséminés dans la galaxie, mais ne peuvent en construire de nouveaux.

Parmi toutes les planètes existantes, on trouve Garance qui se situe dans le système de Grnc.mld1, et évolue dans la zone d’habitabilité du système. Laurent Genefort va ainsi imaginer toute une planète qui va servir de toile de fond au roman racontant la colonisation de la planète sur une assez longue période. Garance est ainsi recouverte par des arbres rouges (que l’on peut voir sur la superbe couverture signée Manchu) appelés des caliciers. Les seuls habitants de la planète sont les pilas, mélange entre un poulpe et une araignée. Ils vivent dans les arbres et ne semblent pas hostiles. D’après les lois des colonisateurs, une planète ne doit pas abriter de formes de vie intelligente sinon elle ne peut pas appartenir aux colons, mais à cette forme de vie. La vie sur Garance n’est pas facile pour les colons car la planète n’offre rien d’assimilable par l’organisme humain et ils doivent attendre les livraisons de leur employeur.

Structure particulière du roman

Lum’en est l’histoire de la colonisation de la planète Garance, depuis son tout début et sur plusieurs générations. Pour cela, Laurent Genefort a fait le choix d’une narration particulière : un fix-up de six nouvelles. Deux nouvelles étaient déjà paru avant le roman puis ont été complétées par d’autres pour former un tout homogène porté par Garance comme fil directeur. Cette construction fonctionne très bien, car elle permet d’explorer une plus grande temporalité de la planète, avec des protagonistes différents selon les textes. Les nouvelles explorent des moments différents de l’histoire de la colonisation et donc les personnages sont à chaque fois différents. On retrouve bien sur des noms connus ou des lieux, mais pas de protagonistes communs.

Les 6 nouvelles sont de longueur différente et sont entrecoupées par de courts intermèdes consacrés à Lum’en. On comprend assez vite que Lum’en est une forme de vie un peu particulière et très ancienne. Elle a été bannie sur Garance depuis des milliers d’années et ne peut pas partir de la planète. Cependant, les humains ne savent pas que cette forme de vie particulière vit avec eux.

Thématiques liées à la colonisation

Les nouvelles de Lum’en sont construites en fonction de thématiques propres à la colonisation. Le tout premier texte relate l’arrivée des premiers colons et les difficultés liées à l’installation sur une nouvelle planète. C’est un des textes les plus poignants au travers du destin de deux jeunes gens qui sont sous la coupe d’un pasteur d’une religion particulière. Leur histoire est racontée en parallèle de celui des autres colons. Parmi les autres thématiques, on retrouve aussi la croissance de la colonie au fil des années puis les points de dissension et la formation de partis rebelles.

Il y a également un aspect écologique dans le roman avec le problème posé par les pilas. Les humains, pour leur profit,  refuse aux pilas le droit à être reconnu comme entité intelligente et les maltraite. Le côté destructeur de l’homme est mis en avant tout au long des différents textes, destruction de la planète au travers une trop grande exploitation de ses ressources naturelles, au travers des meurtres des espèces locales. La colonisation de la planète fait apparaitre des problèmes liés à l’économie qui prend le pas sur tout le reste. Toutes ces thématiques résonnent malheureusement de manière connue au lecteur car on les retrouve dans nos sociétés.

Lum’en est donc un très bon roman dont le personnage principal est la planète Garance, elle-même. Les 6 nouvelles constituant le livre illustrent chacune une période différente de la colonisation et mettent en avant les problèmes liés à celle-ci. Le roman fait réfléchir sur le comportement humain mais arrive malgré tout à garder un peu d’espoir.

Autres avis: Dionysos, Lorhkan, Bifrost, LuneLutin 82YogoLecture 42, Xapur

cofAuteur: Laurent Genefort

Illustrateur : Manchu

Édition: Le Bélial

Parution: 13 mai 2015

Imaginez une étoile avoisinant sept dixièmes de masse solaire… Si vous levez les yeux, il se peut que vous aperceviez son éclat blanc-jaune sur la face antérieure du bras spiral d’Orion, à sept mille parsecs du centre galactique. Le système de Grnc.mld1 compte six planètes : cinq telluriques et une gazeuse. De ces six planètes, Garance est la seule qui évolue dans la zone d’habitabilité.
« Lum’en » relate la colonisation de Garance, une planète comme tant d’autres, du moins en apparence… L’histoire de ces femmes, de ces hommes rudes lancés à la conquête d’un monde, le récit des luttes de ces pionniers qui, au fil des générations, vont écrire la plus exceptionnelle des aventures, la plus terrible, aussi, celle de l’ancrage, du développement puis, inéluctable, du déclin d’une colonie dans les confins. L’essence même de la nature humaine, en somme, la quête d’horizons nouveaux. Quitte à rater l’essentiel…

 

Cette chronique fait partie du  Challenge Summer Short Stories of SFFF – saison4

S4F3 saison 4

Et du challenge Summer Star Wars – Épisode VIII

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27 commentaires

  1. C’est vrai que ça a l’air sympa, ce roman est dans ma wish depuis un moment d’ailleurs. Surtout le coté fix-up 🙂

    Mais je n’avais pas du tout apprécié le premier tome de Spire que j’avais abandonné, du coup ça m’a pas mal refroidit dans l’idée de tenter d’autres romans de l’auteur.
    Bon je me connais et je sais que ce n’est pas juste une mauvaise lecture qui me bloquera indéfiniment mais il faudra surement attendre un moment avant que je me sente l’envie de tenter à nouveau 🙂

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