La voie du sabre-Thomas Day

voiedusa

Aux Imaginales, j’ai pu assister à une conférence en présence de Thomas Day durant laquelle il a parlé de ce roman. Il n’en fallait pas plus pour me donner envie de le lire, surtout que j’aime beaucoup ce qui a trait au Japon médiéval version fantasy (la pratique du jeu de rôle Legend of the Five Rings ayant aiguisé mon intérêt). Le nom du jeu de rôle vient d’ailleurs du livre de Musashi Miyamoto appelé Le Livre des cinq anneaux en référence aux 5 éléments de la tradition extrême-orientale :Feu, Terre, Métal/vide, Eau, Bois/vent. Musashi Miyamoto est d’ailleurs au centre du roman de Thomas Day.

La Voie du sabre a été adaptée en bande-dessinée, sans la présence de Thomas Day, remplacé par Mathieu Mariolle au scénario. Je suis assez curieuse de voir cette adaptation. Le roman a obtenu le Prix Julia Verlanger en 2003. Avec ce roman, Thomas Day mélange éléments historiques avec la présence de Musashi ou encore le bushidô  et fantasy dans un Japon du XVIIe siècle où l’on trouve de la magie, où l’empereur est un dragon, un Japon transformé en Empire des Quatre Poissons-Chats.

La Voie du sabre est le récit de la vie de Nakamura Oni Mikédi, conté à la première personne. Ce récit est proche d’un voyage initiatique. Mikédi grandit au milieu des courtisanes de son père, qui ne s’occupe pas de lui, jusqu’à ses douze ans, moment où il fera la rencontre du rônin Miyamoto Musashi. Son père décide alors de confier la formation du jeune Mikédi à Musashi afin de permettre à Mikédi d’épouser plus tard la fille de l’Empereur, l’Impératrice-Dragon. L’apprentissage de la voie du sabre ne sera pas aisée pour le jeune homme, qui a un maître pour le moins spécial.

Le récit est composé de trois actes appelés rouleaux, chacun voué à une période de la vie de Mikédi. Au milieu du récit, des petites histoires racontent des points précis liés aux personnages et enrichissent les mémoires de Mikédi. L’apprentissage de Mikédi est pour le moins très différent de ce à quoi on pourrait s’attendre, son voyage passera par la profession de commis de cuisine, ou encore par la Pagode du plaisir. La route vers l’Impératrice-Dragon est sinueuse, et les leçons difficiles à apprendre.

L’univers du roman est très bien construit, on y retrouve bien l’ambiance caractéristique du Japon. Dès les premières pages, on se sent happé par cet univers très dépaysant qui ne manque pas de piquant. Thomas Day nous fait partager sa passion  pour le Japon et pour Musashi au travers de ce roman qui mêle de très belle manière violence,  traditions, érotisme, et combats.

Les personnages sont aussi particulièrement réussis. Musashi est très énigmatique, on devine des bribes de son passé, cependant il conserve une grande part de mystère. Il essaye de faire passer sa philosophie à son élève avec des méthodes particulières et dures mais arrive à être attachant. Mikédi est aussi un personnage très intéressant, il est face à de nombreux doutes, confronté à des choix difficiles et à l’échec. Le fait que ce soit lui qui raconte son histoire de manière rétrospective permet de voir les erreurs qu’il a pu commettre et de mieux percevoir la notion de choix qui est au centre du roman.

Le rythme du roman est très soutenu, les péripéties sont nombreuses. Les scènes de combat sont très expressives. En peu de descriptions, l’auteur arrive à faire passer la beauté et la cruauté de son univers. Le style de Thomas Day est fluide et très vif à l’image des combats au katana. L’utilisation des termes japonais apporte un plus indéniable. Les annexes à la fin du roman sont aussi très utiles.

La Voie du sabre est ainsi un excellent roman qui nous offre une vision du Japon médiéval empreinte de fantasy. Le récit est habilement construit et arrive à être poétique par moments mais surtout très vif et taillé à coup de katana. Le rythme soutenu accompagne des personnages charismatiques et un univers immersif. Un très bon moment!

Autres avis: Lectures trollesquesElbakin, Boudicca

Aucun texte alternatif disponible.

Pour parfaire l’éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu’ait connu l’Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues aimées, le maître et l’apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu’à la capitale Edo, où l’Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.
Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l’archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat, et la douceur perverse de la trahison.

Auteur: Thomas Day

Édition: Gallimard Folio SF

Parution : 29/10/2002

 

 

 

Cette chronique fait partie du challenge Challenge Summer Short Stories of SFFF – saison4

S4F3 saison 4

31 commentaires

  1. je l’ai dans la wish-list celui-ci. Tu me donnes envie de foncer à la librairie pour l’acheter!!!.
    Même si j’écris parfois combien les récits initiatiques me lassent, ce n’est pas redhibitoire surtout quand c’est bien écris et qu’il y a un plus!

    Aimé par 1 personne

  2. Ca y est je l’ai lu! Merci de ta critique, j’ai beaucoup aimé. Je suis totalement de ton avis, et il m’a été très difficile d’écrire une chronique qui ne répété pas ce que tu en disais déjà. J’espère avoir réussi, à donner une autre approche, et à donner envie également.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire