Créatures: anthologie Imaginales 2018

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L’anthologie des Imaginales fait partie des achats chaque année depuis que nous allons à ce festival. J’ai lu également les anciennes anthologies, même s’il en manque quelques unes encore à mon tableau de chasse. Depuis l’année dernière, l’anthologie a élargi son orientation et inclus également de la science fiction à ses thématiques. Je trouve l’idée vraiment appréciable et cela me permet en plus de participer au challenge Summer Star Wars – Épisode VIII organisé par le RSF Blog avec cette chronique.

Le pays à l’honneur des Imaginales était le Canada et on trouve donc des auteurs Canadiens au sommaire de cette anthologie et beaucoup d’habitués des anthologies Imaginales également. Il y a 14 nouvelles au sommaire de cette anthologies sont le thème était Créatures en hommage au 200 ans de la parution de Frankestein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley. Le thème est assez vaste et peut être décliné sous bien des formes.

La Machine différente de Jean-Laurent Del Socorro : ce texte aborde la question de la conscience des machines en prenant comme personnage principale Ada Lovelace. Celle-ci était une pionnière de la science informatique ayant vécu au XIX ème siècle et était la fille du poète Lord Byron. Son histoire se prête très bien à un récit de science fiction. Dans cette nouvelle, Ada Lovelace a créé une machine avec 2 autres scientifiques, la machine se révèle avoir une conscience et apprendre la poésie. Jean-Laurent Del Socorro nous offre un très beau texte avec beaucoup d’émotions.

En commençant par la faim de Anthelme Hauchecorne: Ce texte raconte l’histoire de deux religieuses qui recueillent une orpheline aveugle. Celle-ci a perdu son chien et les deux femmes l’aide à le chercher. Mais la petite fille a un sombre passé, son père étant chasseur de sylves. La nouvelle est très bien écrite, les légendes se mêlent habilement au récit.

Le Nid de la Sphinge de Claire & Robert Belmas: Cette nouvelle  raconte le récit d’un homme pendant la deuxième guerre mondiale, il est confronté à des phénomènes étranges. Il rencontre des créatures proches de la mythologie lovecraftienne dont la Sphinge. Le texte est intéressant mais un peu confus vers la fin.

Les Rêves de Venn Colomax de Patrick Moran: ce texte est une nouvelle à chute, où un jeune homme un peu perdu rêve d’une  étrange créature à qui il prête différentes intentions. La plume de l’auteur est très agréable et la fin très bien amenée.

Une chance sur 6 de Gabriel Katz: à noter que dans l’anthologie le titre de la nouvelle est Une chance sur 6 alors que dans la quatrième de couverture c’est La Sixième victime. Personnellement, je préfère Une chance sur 6 plus représentatif de l’histoire et révélant moins d’élément. Gabriel Katz raconte l’histoire d’un homme qui poursuit Jack l’éventreur aux  États-Unis. Le tueur en série est le meurtrier de sa femme. Le texte est très rythmé et évoque un aspect peu abordé de la créature: la notion de monstre à l’intérieur de l’humain avec des références à Dr Jekyll et Mr Hyde.

L’Homme d’argile de Adrien Tomas: La créature au centre de cette nouvelle est un golem d’argile créé par un homme de religion juive qui est las des persécutions subies par son peuple. La fin est très bien trouvée et la nouvelle très plaisante à lire.

Les Portes du monde de Elisabeth Vonarburg:  le texte est très dense et contient beaucoup d’informations sur l’univers ce qui rend sa lecture un peu difficile. Il parle d’un jeune enfant qui est choisi pour ses capacités spéciales pour aller étudier loin des siens.

Légende du premier monde de Fabien Cerutti: cette nouvelle se situe dans le même univers que la série du Bâtard de Kosigan, mais de nombreuses années avant les aventures de Pierre Cordwain de Kosigan. Il est tout de même préférable de connaitre les romans et d’avoir lu le tome 4 avant de lire cette nouvelle mais ce n’est pas indispensable. Le texte évoque une période ancienne de l’univers et la création des elfes. L’écriture de Fabien Cerutti est toujours aussi efficace pour un récit plein de mystères et qui apporte une pierre supplémentaire à un univers déjà très riche.

Une petite fleur de Olivier Gechter: cette nouvelle est une des plus réussies, la plume de l’auteur apporte beaucoup d’émotions. Un homme dépressif et veuf vit seul noyant son chagrin dans l’alcool. Sur son balcon, pousse une étrange fleur avec une fée qui va avoir une étrange influence sur sa vie.

Pied d’ombre Hélène Larbaigt: cette nouvelle est basée sur la mythologie celtique avec des fées et le petit peuple. L’héroïne est surnommée « pied d’ombre », c’est une femme grande et forte avec un problème au pied. L’intrigue est assez moyenne, relevée par l’aspect des mythes.

Desdemona de Fabien Fernandez: cette nouvelle appartient au genre du space-opera et raconte l’histoire d’un homme qui veut à tout prix retrouver un vaisseau, le Desdemona au point de laisser tout tomber, même sa famille. La fin est très bien amenée et l’univers offre des possibilités pour des développements ultérieurs.

Casser la coquille de Jean-Claude Dunyach: à nouveau un univers de space opera pour ce texte très dense où un soldat est pris dans une guerre contre des Wanis, d’étranges créatures ovoïdes. 

La Traductrice et les monstres de Jean-Louis Trudel: l’univers de ce texte est très vaste et trop dense, ce qui laisse une impression de confusion. Il est question de space-opera et de manipulation génétique pour arriver à créer quelqu’un qui peut traduire la langue des Moweus, des créatures extraterrestres.

Elle a tes yeux d’Estelle Faye: l’autrice situe cette nouvelle dans l’univers de space opera dans lequel se passait la nouvelle présente dans l’anthologie de l’année dernière et un roman qui doit paraitre chez Scrinéo. Les thématiques sont très intéressantes et l’univers donne vraiment envie d’y revenir. Un homme, dévasté par le décès de sa compagne, recherche des pièces détachées lui ayant appartenu. Le texte est très bien écrit, avec des personnages attachants et une histoire prenante.

Cette anthologie des Imaginales 2018 était à nouveau un bon cru. Je trouve juste que l’ordre des textes est un peu étrange avec toutes les nouvelles de space-opera à la fin du recueil. Le panel des créatures évoquées est vraiment très diversifié, les thématiques intéressantes et variées. Vivement l’année prochaine!

Autres avis:BlackWolfMarie-Juliet Reflets de mes lectures

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Golem aux multiples visages (L’Homme d’argile) ou intelligence artificielle en quête de soi (La Machine différente), FFI de 1944 confrontés à des créatures lovecraftiennes (Le Nid de la Sphinge) ou soldat du futur étrangement lié à ceux qu’il a combattus (Casser la coquille), alcoolique au bout du rouleau re-boosté par une fée (Une petite fleur) ou colonie humaine résistant aux extraterrestres (La Traductrice et les monstres), les récits proposés par les quatorze auteurs de l’anthologie des Imaginales 2018 soulignent qu’une créature peut en cacher une autre (En commençant par la faim). Entre lieu étrange (Pied d’ombre) et futur inquiétant (Desdemona), univers parallèles (Les Portes du monde) et île mythique (Légende du premier monde), mais aussi Dr Jekyll et Mr Hyde (La Sixième victime), Créatures nous rappelle également, par-delà la diversité des thèmes abordés, que les dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre (Les Rêves de Venn Colomax). Elle a tes yeux, affirme pour sa part le narrateur d’Estelle Faye, évoquant un amour qui résiste à la mort, pour s’interroger au final sur ce qui définit l’humain – et donne sens à nos vies.

Les auteurs : Claire & Robert Belmas, Fabien Cerutti, Jean-Laurent Del Socorro, Jean-Claude Dunyach, Estelle Faye, Fabien Fernandez, Olivier Gechter, Anthelme Hauchecorne, Gabriel Katz, Hélène Larbaigt, Patrick Moran, Adrien Tomas, Jean-Louis Trudel, Elisabeth Vonarburg.

Éditeur : Mnémos

Parution :27/05/2018

 

Triple combo pour les challenges:

Cette chronique fait partie du : Le challenge abc litterature de l’imaginaire 2018

Et du challenge Challenge Summer Short Stories of SFFF – saison4

S4F3 saison 4

Et du challenge Summer Star Wars – Épisode VIII

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28 commentaires

  1. Je suis un peu déçue de voir que la SF a autant pris le pas sur la fantasy 😦 Je trouvais sympa qu’ils élargissent aussi à la SF et au fantastique depuis l’année dernière, mais j’avais déjà l’impression avec la précédente anthologie que la fantasy se faisait un peu trop grignoter… (je dis ça surtout parce que j’aime pas trop le space opera^^)

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  2. Je suis en train de lire l’anthologie en LC avec MarieJuliet. Il nous reste deux textes à lire. Pour le moment c’est sympa, même si rien de transcendant à l’exception de un ou deux textes qui sortent du lot je trouve.

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