Kadath – le Guide de la Cité Inconnue et Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inconnue

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J’avais offert Kadath, le guide de la cité inconnue à Lhoseshar il y a quelques temps et lors du financement participatif pour l’Intégrale Clark Ashton Smith:Zothique, nous avons reçu en bonus Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inconnue. Les textes des 2 livres sont les mêmes mais Kadath, le guide de la cité inconnue a 2 particularités: il est magnifiquement illustré par Nicolas Fructus et les 4 nouvelles sont mélangées, on a le choix de lire linéairement chaque texte ou alors en les prenant dans l’ordre proposé par le guide.

Kadath, le guide de la cité inconnue a obtenu le prix spécial du jury Imaginales en 2011. Et c’était amplement mérité. Les illustrations de Nicolas Fructus sont superbes, comme toujours, et magnifient les textes. C’est un plaisir de parcourir le livre, de s’attarder sur les dessins, d’en regarder tous les détails et de se perdre dans les rêveries provoquées par ses illustrations. Nicolas Fructus donne vie à Kadath et aux contrées du rêve de magnifique façon.

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En plus des illustrations, l’ouvrage contient 4 nouvelles de David Camus, Mélanie Fazi, Laurent Poujois et Raphaël Granier de Cassagnac. Dans le guide (le livre illustré) les nouvelles ne sont pas dans un ordre linéaire, l’une après l’autre. Le guide suit un ordre précis et les nouvelles illustrent à tour de rôle ces points: 1-Les rêves de Kadath, 2-Les dieux de Kadath, 3-Les quêtes de Kadath. Les illustrations représentent différentes partie de Kadath et sont de nature variée. On y trouve des cartes, des photos, des dessins.

Dans Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inconnue, les 4 nouvelles sont au format roman, c’est à dire dans leur totalité l’une après l’autre. Cela facilite la lecture de chaque texte alors que le guide est plus centré sur la découverte de la ville et des Contrées du Rêve. Dans la Quête onirique de Kadath l’inconnue parue en 1943 mais écrit en 1926, Howard Philip Lovecraft créé les contrées du rêve que le personnage de Randolph Carter parcourt en cherchant plus particulièrement Kadath, la demeure des dieux. Randolph Carter y rencontre de nombreux peuples et y passe pas mal de temps, s’approchant de la cité légendaire sans jamais l’atteindre. Les personnes ayant la capacité de se rendre dans les Contrées du rêve sont appelés les rêveurs. Peu de gens ont ce pouvoir. Les Contrées du rêve continuent à exister même lorsque les rêveurs n’y sont pas, elles sont créées à partir des rêves de tous les peuples de tous les systèmes solaires.

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La première nouvelle s’intitule L’inédit de Carter et on ne connait pas son auteur, il s’agirait vraisemblablement de Robert Bloch. David Camus est le traducteur du texte. Le personnage principal est HPL, initiales de Lovecraft bien entendu. Celui-ci désire aller au château de Kadath pour chercher la récompense promise par Nyarlathotep suite aux nouvelles écrites par Lovecraft sur les grands anciens. La nouvelle est un peu à part des autres, Lovecraft en étant le thème principal. On y croise d’ailleurs des personnages de l’œuvre de Lovecraft, comme Pickman ou Goody Fowler, une sorcière d’Arkham au 18ème siècle. On apprend des détails sur la vie et la famille de l’auteur. La quête de HPL fait penser à celle de Randolph Carter. La fin du texte est assez émouvante et rend un bel hommage à l’écrivain américain. Kadath y est un peu au second plan mais le texte est sympathique.

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La seconde nouvelle est signée Mélanie Fazi. L’évangile selon Aliénor est lié aux nouvelles suivantes par plusieurs points : les lieux, son personnage central. Aliénor n’avait pas grand chose à voir avec Kadath à l’origine puisque c’est une religieuse chrétienne vivant au douzième siècle. Seulement, elle se met à rêver de Kadath et y tombe enceinte. Elle va dès lors passer beaucoup de temps à Kadath, à essayer de comprendre les Très Hauts et y faire d’étranges rencontres. L’écriture de Mélanie Fazi est très belle et met pleinement en valeur ce récit. On y retrouve l’ambiance des textes de Lovecraft de très belle façon.

La troisième nouvelle s’appelle Le kitab du saigneur de Laurent Poujois. On y suit un mystérieux rêveur dont l’identité reste cachée jusqu’à la fin du texte. Les connaisseurs de Lovecraft n’auront aucun mal à le deviner. Ce personnage cherche les secrets cachés dans la bibliothèque des Dieux à Kadath. Il va passer un nombre d’années incalculables dans les Contrées du Rêve pour atteindre son but. On croise Aliénor dans le récit. Il est aussi question de Cthulhu et de Grands Anciens qui espèrent sortir de leurs prisons. Le temps dans les Contrées du rêve est clairement différent du notre. Le texte est bien écrit et se lit vraiment bien. J’ai beaucoup aimé le « notre père des shantaks » très utile pour en chevaucher un!

cofLe dernier texte, signé Raphaël Granier de Cassagnac, Le témoignage de l’Innomé, est le plus court des quatre. Il fait un peu office de conclusion dans la mesure où il revient sur les personnages des autres nouvelles en expliquant un peu les faits. Le texte rend parfaitement hommage aux écrits de Lovecraft et à son univers des Contrées du rêve. C’est également un très beau texte, bien écrit et qui complète à merveille les autres présents dans l’ouvrage.

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Même si les 4 nouvelles sont de très bon niveau, il faut pour compléter cette chronique parler de tout ce qui accompagne les 2 ouvrages: des annexes nombreuses formant un guide complet de Kadath et des Contrées du rêve allant des personnages, aux peuples et créatures, aux divinités. C’est vraiment très complet et bien fait, le futur rêveur est parfaitement documenté avec ce guide où on s’attend presque à trouver le nom des restaurant où manger, mais se restaure t-on à Kadath? Dans le livre illustré, ces annexes sont mêlées aux histoires et se retrouvent tout au long de l’ouvrage. Pour l’anecdote, on retrouve un certain nombre de caractéristiques de lieux ou de monstres, à utiliser avec un livre de jeu de rôle spécifique : Kadath, Aventures dans la cité inconnue, édité par les XII Singes.

Les deux ouvrages sont un magnifique hommage  rendu à un univers un peu moins connu de l’œuvre de Lovecraft. Il vaut mieux connaitre les écrits de Lovecraft pour mieux apprécier les nouvelles. Cependant, le travail fourni est parfaitement remarquable et vaut vraiment le coup d’œil. La version illustrée est tout simplement splendide avec un Nicolas Fructus au sommet de son art (comme toujours…), donnant vie à Kadath sous nos yeux ébahis.

Autres avis :AC de Haenne, Apophis (sur Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inconnue). Blackwolf, Gromovar (sur Kadath, le guide de la cité inconnue)

sdrDavid Camus, Mélanie Fazi, Raphaël Granier de Cassagnac et Laurent Poujois, quatre auteurs pour rendre hommage au talent et à l imagination fondatrice du grand écrivain américain Howard Philip Lovecraft.Dans un guide magnifiquement illustré par Nicolas Fructus, ils nous font partager quatre récits se déroulant à Kadath, la ville mythique rêvée, mais très peu décrite par Lovecraft dans ses nouvelles parlant des Contrées du Rêve. À travers les quatre nouvelles, le lecteur suivra les péripéties de plusieurs héros dont Randolph Carter, héros des romans de Lovecraft, tous à la recherche et à la découverte de Kadath.

Auteurs :Nicolas Fructus

David Camus

Raphaël Granier de Cassagnac

Laurent Poujois

Mélanie Fazi

Éditeur : Mnémos

Parution : 04/05/2016:Kadath : Quatre quêtes oniriques de la cité inconnue

18/11/2010: Kadath – le Guide de la Cité Inconnue

 

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