Bifrost n°90. Dossier Edmond Hamilton : le roi des étoiles

1er+4e de couve Bifrost 90

« Capitaine Flam, oui c’est toi, un jour tu sauveras tout ceux de Mégara… »Combien sommes nous à avoir fredonné cette chanson en regardant le célèbre dessin animé des années 80 en ignorant que cette série télévisée était inspirée par les romans de space opera de Edmond Hamilton? Ces romans ont été écrits à partir de 1940 et ont connu pas mal de succès dans beaucoup de pays mais n’ont pas été traduits en France. Le Bélial a récemment remédié à cela en publiant les aventures de Capitaine Futur à partir de mars 2017 dans sa collection Pulp. Ce numéro contient d’ailleurs une nouvelle de l’auteur située dans l’univers de Capitaine Futur. D’ailleurs, voici un petite aperçu des 3 nouvelles de ce numéro:

∴ Le berceau de la création d’Edmond Hamilton:

Cette nouvelle a la particularité d’être la dernière écrite par l’auteur dans l’univers de Capitaine Future. Je ne connaissais l’univers que par le dessin animé et j’étais curieuse de découvrir la plume de l’auteur. Un savant a dérobé des plans secrets pour trouver le Berceau de la création. Le capitaine et toute son équipe au complet vont tout faire pour le trouver et l’empêcher de mettre ses plans à exécution. La nouvelle se lit très bien, on y trouve bien le mélange de science fiction et de pulp, mais il y a une tonalité un peu triste malgré tout.

∴ Les Torches de Michael Rheyss

Cette nouvelle est signée Ugo Bellagamba dont Michael Rheyss est le pseudonyme. Un grand-père envoie un message vidéo à son petit fils pour lui raconter divers éléments importants sur lui. L’écriture de l’auteur est très agréable. Les diverses pointes d’humour sont bienvenues surtout sur le côté vieillot de la technologie. Ce texte sous forme d’hommage à la science fiction est très sympathique.

∴ Comment s’est là-haut? d’Edmond Hamilton :

L’histoire de l’écriture de ce texte est expliquée dans une partie du dossier. Edmond Hamilton avait écrit cette histoire des années avant sa parution puis l’avait laissée de côté car elle ne correspondait pas aux standards de l’époque. Il l’a ensuite retravaillée et c’est devenu la nouvelle préférée de son épouse Leight Brackett. Il faut dire que la nouvelle est très différente des textes pulps de l’auteur, c’est un texte plein d’émotions, très bien écrit et construit, avec des personnages très crédibles. Le récit est celui d’un survivant de la seconde expédition partie sur Mars, qui une fois sur Terre va rencontrer les parents de ses collègues morts durant l’expédition. Les conditions du voyage ont été pénibles et très différentes de ce que les gens pensent. Elles sont données au lecteur sous forme de souvenirs du narrateur à chacune de ses visites. La nouvelle dépeint des conditions de vie des astronautes extrêmement difficiles et la démarche du personnage principal apparait très forte. Un très beau texte.

La partie Rubriques et magazine est constituée des critiques des romans parus dernièrement. J’y ai noté plusieurs romans dont Station la chute de Al Robertson et Issa Elohim de Laurent Kloetzer. Les critiques confirment le plus souvent ce que j’ai pensé pour les romans déjà lus. Pour la partie consacrée au revue, je peux vous assurer que je ne verrai plus mon dentiste de la même manière, heureusement pour moi, il n’est pas argentin! L’entretien consacré à Melchior Ascaride et signé Erwann Perchoc, est très intéressant. On y parle de conception artistique, de la manière de travailler le graphisme au sein des Moutons électriques. Un très chouette éclairage sur le graphisme au sein de l’imaginaire.

Vient ensuite la grosse partie de ce numéro: le dossier consacré à Edmond Hamilton. L’auteur ayant eu plusieurs cordes à son arc, le dossier est composé de plusieurs parties. La première intitulée « Au travers du prisme » est signée Francis Valéry. L’article est très intéressant car c’est un condensé d’informations sur la Science fiction des années 1930 à 1960. La carrière de Edmond Hamilton est détaillée et il y a de quoi faire avec 50 romans, plus de 200 nouvelles et des scénarios de BD. On y apprend aussi l’origine du terme « space opera » plutôt péjoratif à l’origine, puisque dérivé de « soap opera » et de « horse opera ». Edmond Hamilton a énormément publié dans Weird Tale. Il a eu un fort impact sur les écrivains de science fiction qui l’ont suivi.

Dans la suite du dossier, la parole est laissée à Leight Brackett, la femme d’Edmond Hamilton et également écrivain de science fiction. En 1977, est paru un recueil des  meilleures nouvelles d’Edmond Hamilton et c’est la préface qui nous est proposé. Il est intéressant d’avoir le point de vue d’un autre écrivain. Quelques détails intéressants sont donnés même si cette partie ressemble un peu à la première.

La suite est centrée sur la série phare de l’auteur : Capitaine Futur. Philippe Boulier détaille l’évolution de la série depuis ses tout débuts. Forcément, on y parle beaucoup du genre pulp mais aussi des changements de la société et de leurs impacts sur la série. Edmond Hamilton a aussi écrit pour des comics, surtout Superman. L’article montre comment l’auteur a du apprendre ce métier, et parle aussi des évolutions de la société à cette période. Enfin, pour finir le dossier un guide de lecture où sont passées en revue les principaux romans de l’auteur. Je ne sais pas si je lirais des romans d’Edmond Hamilton mais j’ai trouvé le dossier particulièrement intéressant et bien documenté, il nous parle d’une époque révolue de la science-fiction mais fondatrice à plus d’un titre.

Enfin, le dossier Scientifiction est consacré à The Thing, la chose d’un autre monde. Les auteurs font une analyse des films de terreur basé sur des créatures extraterrestres tout en revenant sur l’aspect scientifique de certains passages des films. L’article est très intéressant, surtout quand comme moi, on aime ce genre de films. Les news de fin parle d’une offre en été sur la collection « une heure lumière » pour 2 achetés, un petit cadeau sera fourni. Le passage sur l’édition des nouvelles de Neil Gaiman est assez instructif.

Un numéro de Bifrost plaisant à plus d’un titre. Je ne connaissais pas Edmond Hamilton auparavant mais le dossier ne parle pas seulement de l’auteur mais nous donne un panorama de la science-fiction américaine très complet. Les trois nouvelles sont de très bon niveau. Un très bon numéro, très complet et agréable à lire.

Autres avis: Xapur, Le chien critique, Lorhkan, Lutin 82

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Sommaire

NOUVELLES

  • Le Berceau de la création de Edmond HAMILTON
  • Les Torches de Michael RHEYSS
  • Comment c’est là-haut ? de Edmond HAMILTON

RUBRIQUES ET MAGAZINE

  • Objectif Runes : les bouquins, critiques & dossiers
  • Le coin des revues par Thomas Day
  • Paroles… d’illustrateur : Melchior Ascaride par Erwann Perchoc

AU TRAVERS DU PRISME : EDMOND HAMILTON

  • Histoires d’hommes, par Francis Valéry
  • Cinquante ans d’émerveillement, par Leigh Brackett
  • Capitaine Futur : ad astra ! par Philippe Boulier
  • Le sense of wonder avec une cape : Edmond Hamilton, scénariste de bande dessinée, par Laurent Queyssi
  • Une pluie d’étoiles : un guide de lecture hamiltonien
  • Bibliographie des œuvres de Edmond Hamilton, par Alain Sprauel

SCIENTIFICTION

  • The Thing, la chose d’un autre monde, par J.-Sébastien Steyer, Roland Lehoucq & François Moutou

INFODÉFONCE ET VRACANEWS

  • Paroles de Nornes : pour quelques news de plus, par Org

8 commentaires

  1. Je plussoie, je plussoie.
    Comme toi, je ne connaissais pas l’auteur, je m’attendais à être barbé par ce numéro, et au final ce fut une très agréable découverte.
    Et je ne me suis toujours pas remis de la claque de Comment c’est là-haut ?

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