Les nombreux avis positifs sur Guy Gavriel Kay et sur ce roman m’ont donné envie de me pencher sur ses livres mais j’avais jusque là été découragée par leur taille, souvent de gros pavés. Puis j’ai lu Le dernier rayon du soleil que j’ai beaucoup apprécié. Il se passe dans le même univers que Les lions d’Al-Rassan, on y retrouve le même Dieu appelé Jad, le dieu soleil, deux lunes et très très peu de surnaturel.
Ce roman a été réédité par l’Atalante en août 2017 mais il date de 1995. Il fait partie des romans les plus connus de Guy Gavriel Kay. L’auteur s’est inspiré de l’Espagne du Cid et de la Reconquista après la chute du califat de Cordoue au XIe siècle pour ce livre. Cependant, ce n’est pas Le Cid de Corneille que l’on retrouve ici mais bien une version plus proche de la réalité.
Le roman situe son action en Esperagne, pays déchiré entre plusieurs peuples et religions différentes : les jaddites (faisant fortement penser aux catholiques) que l’on trouve surtout dans le nord du pays, les asharites qui sont venus des pays du sud et ont conquis une grande partie du pays, et enfin les kindaths en minorité dans le pays. L’assassinat du dernier calife a provoqué un chaos dans un pays déjà en proie aux luttes intestines et où les rois veulent toujours plus de pouvoirs. Dans cette situation difficile, plusieurs personnages vont se croiser et vivre de plein front les batailles d’un pays en guerre.
Les personnages sont nombreux dans le roman mais 3 personnages principaux se détachent vite: le capitaine Rodrigo Belmonte, de religion jaddite, grand guerrier qui va être amené à être en exil temporaire de son pays, Ammar Ibn Khairan, poète et guerrier de religion asharite qui lui aussi va se retrouver en exil et une femme médecin Jehane bet Ishak de confession kindath. Les exils des 2 guerriers et la situation politique du pays vont amener ces 3 personnages à se côtoyer puis à se lier d’amitié alors que leurs cultures et leurs loyautés sont divisées. Ces trois personnages sont un des gros points forts du roman de Guy Gavriel Kay. Ils sont très travaillés, complexes, très attachants, et très humains. Leurs réactions sont presque trop parfaites à certains moments, sans colère ni mots plus hauts que les autres. Cependant, cela ne leur enlève pas leur charme.
L’autre point très appréciable du roman est le fait qu’il n’est jamais manichéen, on trouve différents points de vue, des personnages de tous horizon, sans aucun jugement de morale. L’auteur arrive à nous parler de religion sans prendre parti, sans condamner. En cela, il dénonce également le fanatisme religieux avec des sujets malheureusement toujours actualité de nos jours. Le fait d’avoir choisi 3 personnages de religion différente et de montrer leurs ententes contribue à cela. Le roman dénonce aussi les nombreuses horreurs commises dans un pays en guerre et les victimes de tout âge faites par la guerre.
Le début du roman est un peu lent et l’auteur prend son temps pour mettre la situation en place mais on se laisse par la suite vite happer par ce monde qui ressemble au notre sans l’être vraiment. Certains moments sont très intenses et on a du mal à se sortir de la lecture. Je regrette juste à certains moments l’excès d’aisance des protagonistes pour résoudre certains évènements, ce qui a fait que à la fin je ne craignais plus trop pour la santé des personnages. Je ne suis pas sadique, loin de là, mais j’aurai aimé un tout petit peu plus d’adversité, de souffrance, un peu moins de happy end, de perfection. La fin du roman est poignante mais tout est un peu trop parfait.
Guy Gavriel Kay prouve à nouveau tout son talent avec Les lions d’Al-Rassan proposant un monde réaliste de fantasy historique dans un pays proche de l’Espagne du XI ème siècle. Le récit prend son temps pour nous présenter ses personnages très attachants et nous plonger dans un conflit à plusieurs variables. Une belle réussite!
Célindanaé
Autres avis: Blackwolf, Apophis, Vert, Lutin 82, Dup
L’empire d’Al-Rassan a fait de ses conquérants asharites, venus des sables du désert, un peuple d’artistes et de savants ; l’assassinat du dernier calife a entraîné son éclatement en cités-États rivales. Seul peut-être le roi Almalik de Cartada saura lui rendre sa puissance et son unité, avec le soutien du légendaire Ammar ibn Khairan, poète, diplomate et soldat.
Car une autre menace pèse sur l’Al-Rassan, celle des royaumes jaddites du nord de la péninsule, divisés, certes, mais avides de reconquérir le pays dont ils s’estiment dépossédés. Rodrigo Belmonte est le plus prestigieux de leurs chefs de guerre.
C’est dans l’exquise cité de Ragosa que se rencontreront Ammar et Rodrigo, pour un temps exilés au service du même monarque. Entre eux, la figure exceptionnelle de Jehane bet Ishake, fille du peuple Kindath et brillant médecin.
Auteur: Guy Gavriel Kay
Éditeur : L’Atalante
Date de parution en langue originale : 1995
Ah! je n’avais pas trouvé les perso particulièrement parfaits, du moins 2 sur 3 ne me laissent pas cette impression, même si effectivement Ammar peut être vu comme cela.
La fin ne m’a pas paru si Happy ending que cela, car elle signifie la fin d’Al-Rassan, la perte de l’espoir de deux protagonistes principaux et sans doute clé. En revanche, effectivement, le départ au coucher de soleil traduit cette situation au moins pour ces deux-là.
Moi aussi, j’ai trouvé le début une peu lent.
Je suis contente que tu aies aimé depuis que je pousse à le lire. Comme toi, la taille m’avait un peu freinée.
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C’est plus le côté lisse et que tout se passe bien entre eux sans aucun problème, ni disputes. La relation des 3 est parfaite. J’aime les imperfections 🙂
Mais je chipote un peu 🙂
J’ai beaucoup apprécié ma lecture et je te remercie de m’avoir un peu poussé à le lire du haut de ta taille de lutin 😉
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Je me demandais même si quand je poussais sur ton talon, tu te rendais compte de mes efforts…… 😉
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Oui j’ai une bonne vue 😉
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Je me souviens que je l’avais beaucoup apprécié mais ma lecture date de plus de 10 ans donc je n’en ai que très peu de souvenirs précis =)
J’avoue qu’avec tous les avis sur Kay qui fleurissent ces temps ci ça donne envie de les relire avec leurs belles re-éditions ^^
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L’édition de L’atalante est très belle, j’aime beaucoup la couverture 🙂
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Deux ans qu’il est dans ma PAL mais au Cultura près de chez moi ils ne l’ont jamais 😦 lui et Tiguane me tentent vraiment comme la tapisserie de Fionavar. Mais l’écriture est pas trop poétique ou trop complexe ? Et l’action est-elle bien présente ? J’ai besoin d’action dans la lecture ^^
Belle critique en tout cas !
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L’écriture est belle mais fluide, il y a des petits passages où il y a des poèmes mais très peu.
Il y a de l’action mais le début est un peu lent.
Merci 🙂
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Il est dans ma PAL depuis une semaine à cause du mois de l’imaginaire. On m’a tellement venté les mérites de cet auteur…Ta chronique me rassure.
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[…] critiques suivantes : celle de Lutin sur Albedo, de Vert sur Nevertwhere, celle du Tanuki, de Celindanae sur Au pays des Cave […]
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Un de mes préférés de Kay 🙂 J’ai trouvé la fin très émouvante et je pense qu’un peu plus de souffrance pour les personnages m’aurait traumatisé ^^
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Je dois être un peu plus « méchante » que toi 😉
La fin est émouvante c’est vrai et c’est un très beau livre 🙂
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C’est peut-être ton côté troll qui ressort ;-D
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Surement 😉
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Quitte à me mettre (enfin) à G. G. Kay, je pense commencer par celui-ci. 🙂
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Bon choix 😉
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J’ai une compagne qui me guide^bien, mais me harcèle aussi pour lire du Kay^^
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C’est dur pour toi, je compatis 🙂
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J’avais beaucoup aimé ce roman, par contre ton article me rappelle que j’ai toujours pas pris le temps de lire d’autres textes de lui (c’est mal !)
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L’expression « prendre le temps » est bien adapté vu la taille des livres de l’auteur !
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Aaaah n’en jeté plus promis je le lirai ^^
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J’espère bien 😉
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Hâte de lire ce roman… quand ma bibliothèque l’aura acheté !
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Ce sera une de mes découvertes de cette année! J’en entends tellement parler en bien que je ne dois plus y couper!
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Je sais 😉
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[…] Célindanae […]
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[…] avis de : Apophis (qui souligne l’habileté narrative de l’auteur), l’Ours inculte , Vert, Célindanaé … La critique de […]
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