La saga de Hrolf Kraki-Poul Anderson

sagahrolf

Quand on s’intéresse aux romans ayant trait aux vikings et aux légendes nordiques, La saga de Hrolf Kraki apparait vite en bonne place. Il était donc logique que je m’y intéresse d’un peu plus près. Poul Anderson avait des origines scandinaves et s’est passionné pour les légendes nordiques. On lui doit notamment le très bon L’épée brisée. La saga de Hrolf Kraki est un peu du même genre, très épique et proche des mythes du grand nord.

Le roman se passe dans le royaume du Danemark à la période sombre du Haut Moyen Âge. Poul Anderson s’intéresse à la vie du roi danois Hrolf Kraki et à la saga qui y est liée. En effet, ce n’est pas un roman historique à proprement parler, comme l’explique l’auteur dans sa préface. Le règne de Hrolf Kraki fut une période faste pour le pays et le roi fut très apprécié. Cependant, l’auteur s’intéresse également aux origines du roi et la première partie du roman est consacrée aux ancêtres de Hrolf Kraki en remontant jusqu’à ses grands parents pour narrer la destinée des Skjoldung. Les Skjoldung sont les souverains du Danemark depuis des décennies et des descendants d’Odin.

Cette première partie s’attache à expliquer les destins de cette famille et surtout du père de Hrolf, prénommé Helgi. Helgi et son frère Hroar étaient les fils de Hálfdan. Hálfdan et Fródi, son frère étaient les rois du Danemark qu’ils s’étaient partagés à la mort de leur père. Malheureusement, Fródi tua son frère pour obtenir le royaume pour lui seul. Hroar et Helgi, après s’être cachés pendant de longues années, réussirent à se venger de Fródi et devinrent souverains du Danemark. Cette première partie est intéressante à lire et permet de mieux comprendre les origines de la conception de Hrolf. Cependant, elle est un peu longue et on attend de lire sa destinée proprement dite.

Le récit est très rythmé et Poul Anderson a fait le choix de coller aux sagas pour rester proche de vie nordique et a intégré de nombreux chants. L’auteur se veut très fidèle aux sagas et même s’il est extrêmement documenté, cet aspect m’a empêché d’éprouver une réelle empathie pour les personnages, qui de fait apparaissent comme trop légendaires, pas assez réaliste. Cet aspect m’a dérangée et le milieu du roman m’a plus perturbé. Le côté historique, et la multitude de personnages et de destinées est intéressante mais il y en a beaucoup (trop), et on est souvent obligé de jeter un œil à l’arbre généalogique pour s’y retrouver.

L’auteur s’intéresse aussi à décrire les destinées des compagnons du roi Hrolf Kraki et ils étaient nombreux. Ils sont certes importants dans l’histoire, et leurs récits intéressants, mais parfois racontés un peu trop rapidement.. De plus on a hâte d’en apprendre sur Hrolf, cet cela ne vient pas, j’ai donc eu quelques difficulté avec ces passages. L’histoire de Fródi, Thórir et Bödvar renvoie au surnaturel et aux légendes sur les bersekers. Le surnaturel n’est pas si présent que ça dans le roman. On note aussi la présence de trolls et autres créatures des mythes nordiques, mais seulement quelques lignes leur sont consacrées.

La fin du roman est consacrée au conflit qui opposa Hrólf à Adils, son beau-père. Ce conflit permit au roi de renouer avec sa mère et nous conduit en Suède. Les lieux bien connus des histoires nordiques comme Upsala et Kattegat ont une grande importance dans toute cette partie. Le dernier conflit d’importance est celui avec Skuld, la demi-sœur de Hrólf et puissante sorcière. Le combat final est très épique et impressionnant.

La saga de Hrolf Kraki raconte ainsi le destin d’un homme exceptionnel à la manière des sagas. Les légendes nordiques et l’esprit de ce type de récit se retrouvent tout à fait dans le roman qui est très dense, peut être un peu trop. Il est extrêmement bien documenté, et traduit. Cependant, même si j’ai eu du mal à complétement entrer dans le récit et à m’attacher aux personnages trop nombreux, je conseille la lecture de ce roman aux amateurs de sagas.

Autres avis: Boudicca, LorhkanNebal, Gromovar

Célindanaé

cofIl est l’héritier des ténèbres.
Son père est mort dans un odieux complot. Son grand-père a péri de la main même de son propre frère… Il est le fils du pouvoir. Dans ses veines coule le sang des Skjoldung, souverains d’un Danemark impitoyable et sauvage. Il est Hrolf Kraki, le plus grand prince danois du Haut Moyen Âge, né d’un amour incestueux, en guerre pour accéder au trône. Voici le récit d’une époque où régnait la magie des runes, où les êtres surnaturels marchaient aux côtés des hommes, où l’Histoire s’appelait Destinée et avait pour couleur celle du sang versé.

Auteur: Poul Anderson

Traducteur: Pierre-Paul Durastanti

Éditions: 12 mai 2004 Le Bélial

02 février 2006 Gallimard

 

 

 

13 commentaires

  1. Je l’ai depuis peu dans ma PAL, Poul Anderson oblige…. Mon auteur fétiche.
    Mon objectif est de lire l’ensemble de sa bibliographie, j’en suis loin.

    Je reviendrai discuter en détail des impressions une fois la lecture achevée. Mais j’adore la perspective d’un récit bien rythmée et qui colle à la sage. Ma tarde de découvrir la vie de ce héros!
    Merci

    Aimé par 1 personne

  2. Alors moi j’ai kiffé. 🙂 Et la dernière bataille est effectivement mémorable, dans mes meilleurs souvenirs du genre (et je ne suis pourtant pas un grand fan des descriptions de bataille mais là…).
    Lors de ma lecture, j’étais dans un trip « sagas » (les vraies, les islandaises), du coup j’ai y retrouvé plein de choses dans ce roman de Poul Anderson et j’ai pris mon pied.
    Vu ton ressenti, je me dis que je ne suis pas sûr que tu sois faites pour lire les sagas finalement… 😀

    Aimé par 1 personne

  3. J’avais essayé de le lire il y a très longtemps sans succès, mais ce n’était pas du tout à quoi je m’attendais à l’époque. Maintenant que je connais bien mieux l’oeuvre de Poul Anderson, il va bien falloir que je m’y remette !

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire