Alfred Borden et Rupert Angier, deux prestidigitateurs hors du commun, s’affrontent dans un duel sans merci. Trois générations plus tard, au cours d’une enquête sur une secte, le journaliste Andrew Wesley fait la connaissance de Kate Angier. Elle lui révèle qu’il s’appelle en fait Andrew Borden et qu’une guerre oppose leurs deux familles depuis la fin du XXe siècle. Quand Andrew découvre le rôle exact joué par le scientifique Tesla dans toute cette affaire, sa vie en est bouleversée à jamais…
Auteur : Christopher Priest
Édition: Denoël collection Lunes d’encre
Parution: Royaume-Uni 1995/ France: Première parution en 2001/Nouvelle édition en 2006
Traduction: Michelle Charrier
Ce roman a reçu le World Fantasy Award, catégorie « Meilleur roman ».
L’auteur: Christopher Priest, né le à Cheadle, est un écrivain britannique. Il est notamment l’auteur du Monde inverti, de la Fontaine pétrifiante et du Prestige (adapté en 2006 au cinéma). Priest est également vice-président de la H. G. Wells Society.
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J’ai acheté ce roman il y a quelques temps car j’en avais entendu dire beaucoup de bien. Je n’avais pas vu le film de Christopher Nolan inspiré du livre avant de le lire, si bien que la surprise a été intacte jusqu’à la fin.
Le récit est découpé en 5 parties de taille très variées, avec des narrateurs différents et deux époques distinctes: celle des deux magiciens Alfred Borden et Rupert Angier entre la fin du XIX ème siècle et le début 1900, et celle de leurs descendants vers 1995. Le cœur du récit tient surtout dans la rivalité entre les 2 personnages centraux. Néanmoins, l’histoire de leurs descendants est intéressante et a de l’importance. Le roman commence d’ailleurs avec le récit du descendant d’Alfred Borden qui est amené à rencontrer la descendante de Rupert Angier et par là-même à apprendre la vérité sur ses origines. Ensuite s’enchainent les récits des 2 magiciens sous forme de journal intime.
Les changements de narrateurs sont marqués par l’écriture de l’auteur qui change et permet de s’adapter sans problème aux différents points de vue. Les personnalités des narrateurs apparaissent bien distinctement et on se laisse très facilement porter par le récit. Le roman offre 4 points de vue différents avec une tonalité, un style différent qui dépeignent tout à fait le caractère de chacun des protagonistes. Les récits se complètent et s’emboitent parfaitement permettant de comprendre l’histoire sans aucun souci. Ces changements de points de vue sont parfaitement maîtrisés par l’auteur. De plus, l’utilisation des journaux intimes pour Angier et Borden permet de mettre en valeur les points de divergence dans leur manière de voir les choses et la mauvaise foi dont ils peuvent faire preuve.
Le roman est vraiment très immersif, on se laisse prendre comme par magie à ces histoires. La magie est la grande star du récit : tout est question de magie dans ce roman, elle opère des les premières lignes avec un Christopher Priest qui prend la place de l’illusionniste pour nous bluffer et nous enchanter, nous spectateurs médusés par son talent. Le roman est fondé sur l’illusion, et l’auteur s’amuse à essayer de perdre son lecteur. L’illusion est présente à la fois dans le thème du roman et dans l’écriture.
Les personnages sont assez atypiques, ils ne sont pas vraiment sympathiques mais ils sont très intéressants et complexes. Les deux sont assez similaires dans leurs réactions et leurs manières d’agir souvent excessives mais ont des caractères opposés. Ils sont des génies dans leur domaine, ils placent leur art au dessus de tout, de leur famille, de leur vie. Pourtant, malgré leurs caractères aussi tranchés, on prend vraiment plaisir à les suivre. Leurs descendants sont très différents, ils sont marqués malgré eux par la guerre que se sont menés Alfred Borden et Rupert Angier.
Le roman est également extrêmement bien documenté que ce soit au niveau de la magie, des différents tours utilisés, des objets nécessaires aux illusions qu’au niveau historique. L’époque des deux illusionnistes est très réaliste, on assiste aux différents progrès technologiques notamment au niveau de l’électricité. La thématique du double est à nouveau au cœur du récit, on la retrouve souvent chez l’auteur qui nous offre également toujours des récits très documentés.
Christopher Priest nous offre ainsi avec Le prestige un très grand roman, admirablement écrit et construit. Le roman est à la fois divertissant et immersif tout en nous prenant au jeu de l’illusion. Le roman se lit vraiment très bien, les 500 pages en poche se tournent sans souci, j’ai dévoré les 150 dernières pages d’une traite. Le « Prestige » est le troisième acte d’un tour de magie, le moment où le magicien fait surgir l’impossible devant nos yeux enchantés et c’est vraiment ce qu’arrive à produire Christopher Priest avec ce roman. Vraiment une très grande réussite!
Autres avis: Marie-juliet, ptitetrolle, Dionysos, Lorhkan, Le chien critique, Nebal, Elbakin
Cette chronique fait partie du challenge littérature de l’imaginaire et du challenge « Lunes d’Encre » de A.C. de Haenne.
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Depuis la lecture du roman, j’ai eu l’occasion de voir le film et je voudrais en parler brièvement.
Année :2006
Réalisateur: Christopher Nolan.
Acteurs: Christian Bale dans le rôle d’Alfred Borden, Hugh Jackman dans le rôle de Robert Angier, Scarlett Johansson dans le rôle de Olivia Wenscombe, Michael Caine dans le rôle Harry Cutter et David Bowie dans le rôle de Nikola Tesla.
Scénario: Christopher Nolan, Jonathan Nolan
Le film et le livre sont assez différents même si ils ont des thématiques communes. Le film n’a gardé que l’intrigue principale centrée sur le conflit entre les 2 magiciens et a gommé complétement l’histoire des descendants. D’autres différences sont également présentes au niveau des intrigues secondaires et du point de départ du conflit entre les 2 hommes. Le livre est bien sûr beaucoup plus détaillé mais le film est d’un bon niveau.
Les techniques narratives du roman (journal intime) étaient difficiles à adapter dans une version cinéma. Christopher Nolan a fait le choix d’un narration non linéaire qui convient bien au film. La réalisation de Nolan est vraiment exemplaire, il a gardé à l’esprit les 3 actes d’un tour de magie et les a appliqué à son film. Le film est également servi par de brillants acteurs, j’ai trouvé Hugh Jackman vraiment très bon dans ce rôle qui le change des rôles dans lequel on a pu le voir auparavant. Christian Bale est toujours très bon mais il m’a moins surprise. Le rôle lui correspond assez bien. La participation de Scarlett Johansson est plus anecdotique. On a également le plaisir de retrouver au casting Andy Serkis, le fameux Golum, sous ses véritables traits et dans le rôle de l’assistant de Tesla.
Ayant lu le roman, la surprise finale ne m’a pas étonnée. Cependant, elle est très bien amenée. Le film n’est pas vraiment une bonne adaptation du roman car il est très différent mais c’est un très bon film. Les deux offrent une vision différente d’une même histoire, à la manière d’un illusionniste et avec talent. Pour une comparaison plus poussée sur les 2 œuvres, je vous conseille cet article très complet.
Célindanaé
Je ne connaissais ni le livre, ni le film. Encore des idées à noter donc !
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Le film est assez connu, il a eu pas mal de succès. Tu me diras si tu le vois ce que tu en as pensé.
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Je ne peux que partager ton enthousiasme sur le roman et le film. Du très grand art.
Cependant, je ne peux passer sous silence la fin horrible des petits oiseaux tout mignons !
Je te conseille de poursuivre ta lecture avec son essai « Magie, histoire d’un film » qui raconte les coulisses de l’adaptation filmique. Il est présent dans l’excellent recueil L’été de l’infini.
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Merci pour l’info, je vais regarder ça de plus près 🙂
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Ouah, je ne savais même pas que ce film, que j’avais A-DO-RÉ, était tiré d’un livre 😮 ! Merci pour l’info et pour cette chronique du coup, qui me donne très envie d’en découvrir plus sur cette histoire, puisque le livre a l’air d’être plus complet 😉
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Le livre est plus complet et assez différent 🙂
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Je n’ai pas vu ni lu ce Prestige, et rien sur Priest, qu’il faut que je découvre… un jour…
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Le prestige est assez bien pour commencer je pense 🙂
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Je n’ai encore jamais lu un texte de Priest, et chose surprenante, je n’avais jamais été tentée jusqu’à présent.
La raison : j’ai vu le Prestige, et je ne suis jamais parvenue à aimer et accroché à l’histoire. Je ne saurai même pas dire exactement pourquoi. Du coup, pas envie de connaître le roman, pas envie de découvrir l’auteur.
Mais, avec ta critique qui laisse filtrer ton enthousiasme, je me dis que je fais sans doute une erreur, et que je devrais lui donner sa chance. Après tou, les tours de magicien entretiennent bien des Mystères… 🙂
J’adore cette double critique! 🙂
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Merci 🙂 tu devrais te pencher sur celui ci il vaut le coup 🙂
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J’ai adoré le film, mais mon seul essai avec Priest en bouquins ne m’a vraiment pas satisfait (c’était avec La séparation). Par contre, je tiens à signaler que critiquer en parallèle le roman et le film qui en a été tiré est une très bonne initiative, bravo 🙂
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Je n’ai pas lu La séparation mais le sujet me tente bien.
Merci 🙂 En fait, après avoir lu le livre, j’ai eu envie de voir le film et je me suis dit pourquoi pas parler des deux 😉
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J’adore le film depuis longtemps, je l’ai revu plusieurs fois, je trouve l’ambiance dingue et le scénario très bien foutu (et puis Hugh Jackman, quoi, enfin voilà) et j’ai découvert par hasard l’autre jour en librairie que c’était tiré d’un livre (je cherchais Le monde inverti, et je suis tombée sur le Prestige, et en lisant le résumé j’étais toute étonnée de reconnaître l’histoire 😉 ) du coup je l’ai acheté, je me réjouis de le lire ! Et c’est encore plus chouette si tu dis qu’il est bien 😀
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Je suis d’accord Hugh Jackman est excellent dans le rôle. Pour une fois qu’une adaptation est très bien faite 😉
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[…] critiques : Célindanaé (Au pays des Cave Trolls) ; Lorhkan (Lorhkan et les mauvais genres) ; Yossarian (Sous les galets, la […]
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Le duo Priest – Nolan semble parfaitement logique sur cette adaptation, tant ils aiment jouer de la même façon sur la non-linéarité de leur structure.
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Tout à fait et cela donne 2 visions d’une même histoire 🙂
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J’ai beaucoup aimé le film aussi mais je n’ai pas encore eu l’occasion de lire le livre (j’ai déjà « La séparation » de Priest qui m’attend mais je pense que si j’apprécie ma lecture je tenterai celui-ci ensuite) 🙂
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Bonne idée 😉
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Je ne savais pas que le film était adapté d’un roman de Christopher Priest. Merci pour la découverte!
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J’aime bien faire découvrir 🙂
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😉
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J’avais bien aimé le film, il faudra que je lise le livre à l’occasion. Vu que je ne me souviens plus de la fin, ça devrait le faire ^^
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C’est peut-être mieux 🙂
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[…] troll d’un pays étrange m’a refilé une sacrée envie de lire Le Prestige de Priest! Cette créature est fan de pays nordique, surtout ceux sous Le dernier rayon de Soleil […]
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[…] • Le prestige de Christopher Priest publié en 1995 […]
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[…] actuelles, la réalité et comment on peut jouer avec elle. Car, comme Christopher Priest dans Le prestige, Nick Harkaway joue avec son lecteur, l’amène dans un labyrinthe fait de mots et de mythes. […]
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