Utopiales 2016 Anthologie

utopiales-2016-anthologieEn 2016, les treize nouvelles de l’anthologie officielle des Utopiales s’interrogent sur la thématique de la machine.Pèle-mêle, on y croise ainsi une vieille dame artificielle pas décidée à mourir, un diable lumineux gardant un terrible secret, un homme dont plus de 50 % du corps a été remplacé par des prothèses, une femme robot aux charmes ambigus…
… mais aussi un concert virtuel plus vrai que nature, des tofus permettant de voyager dans l’espace, une course-poursuite de magiciens, un étrange artefact martien, un gentleman aux manières trop parfaites, un jeu vidéo meurtrier, une montre à l’origine de curieux décalages temporels, des truites psalmodiant en chœur «Innsmouth» et même André Brahic et une licorne. Treize textes pour s’émerveiller, s’interroger et se marrer franchement, portés par treize plumes incontournables de l’imaginaire actuel, francophone comme étranger.

Éditeur : Actusf         parution: 04/11/2016

Sommaire:

  • « La vieille dame » de Simon Bréan
  • « Pour Hesperia et pour la gloire » d’Ann Leckie
  • « Deep Space Mine » de Catherine Dufour
  • « La machine de l’année » de Raphaël Granier de Cassagnac
  • « Fin de partie » de Lev Grossman
  • « Le Diable » d’Estelle Faye
  • « La montre » de Ménéas Marphil
  • « Purple Brain » d’Ugo Bellagamba
  • « Tokyodôme » d’Olivier Paquet
  • « Modèle Mika » de Paolo Bacigalupi
  • « Un gentleman » de Gérard Klein
  • « La caverne aux tofus » de Jean Pettigrew
  • « Le truc qui ressemble à une machine » de Karim Berrouka

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Cette anthologie est restée quelques temps dans ma PAL, puis l’avis de Xapur m’a donné envie de la lire et en plus elle fait moins de 350 pages (bon pour mes challenges de l’été 😉 ). Le thème de l’anthologie 2016 est la machine et on trouve des auteurs de diverses nationalités, ce qui est un point appréciable. Comme souvent dans les anthologies, tous les textes ne se valent pas et certains textes ne m’ont pas du tout parlé alors que d’autres relèvent le niveau. Cependant, au final, on a une anthologie d’un bon niveau qui a le mérite de balayer beaucoup de variations sur un thème large.

Les machines sont de plus en plus présentes dans notre société et même si on ne peut nier leur grande utilité on s’aperçoit parfois de l’aspect dangereux qu’elles peuvent apporter. On retrouve ce thème dans Christine de Stephen King par exemple et plusieurs nouvelles de cette anthologie l’aborde. Dans Tokyodôme d’Olivier Paquet, la réalité virtuelle dépasse la réalité et a des conséquences inattendues sur la vie d’un groupe de rock, cette très belle nouvelle offre un questionnement sur les œuvres d’art et leur devenir.  Dans Le Diable, Estelle Faye parle des peurs inconsidérées et des fausses croyances sur les machines. Ce texte aborde beaucoup de thèmes comme la religion et la crainte de la science et surprend agréablement. L’auteure nous prouve à nouveau son talent avec cette excellente nouvelle. La montre de Ménéas Marphil  aborde la question de la prédictibilité des comportements humains suite à l’influence des machines.  Karim Berrouka utilise l’humour dans  Le truc qui ressemble à une machine où un brocanteur trouve dans un vieux manoir des textes anciens et une étrange machine qui fonctionne bizarrement : elle semble faire apparaitre des éléments de livres qui peuvent s’avérer dangereux. La nouvelle est drôle et bourrée de références à l’imaginaire.

L’anthologie aborde également la question du rapport entre l’humain et la machine avec les problèmes qui y sont liés.  Dans Modèle Mika,  Paolo Bacigalupi, parle des problèmes posés par les machines ressemblant aux humains avec une androïde construite pour satisfaire les désirs des hommes.  J’ai bien aimé ce texte qui se lit très bien, est intéressant et m’a donné envie de mieux connaitre son auteur. On retrouve également une androïde femme dans Un gentleman de Gérard Klein où un homme avec une façon de penser très vieux jeu  va changer de goûts en matière de femmes. À noter que cette nouvelle date de 1968. Raphaël Granier de Cassagnac aborde le transhumanisme dans La machine de l’année où un homme se transforme peu à peu en machine. Le texte offre pas mal de questionnements et se lit très bien. La nouvelle est lié aux romans de l’auteur comme c’est le cas de Fin de partie  de Lev Grossman se situant dans l’univers de la série Magiciens que je ne connais pas et que je n’ai pas envie de lire après cette nouvelle plutôt brouillonne.

L’anthologie nous fait aussi voyager très loin en parlant de l’espace.  La caverne aux tofus  de Jean Pettigrew situe son action sur un satellite de Jupiter dans un texte confus et sans grand intérêt avec un humour auquel j’ai été hermétique. Purple Brain d’Ugo Bellagamba m’ a donné envie de me pencher sur les ouvrages de l’auteur. Cette nouvelle bien écrite retrace le voyage d’une sonde et les recherches d’un astrophysicien avec de nombreux clins d’œil au milieu de la SFFF. Dans Hesperia et pour la gloire Ann Leckie nous fait partir sur Mars  avec un texte où la fin est intéressante et pleine d’hésitation.

On retrouve aussi des intelligences artificielles chez Simon Bréan dans La vieille dame où dans le futur les IA dirigent le monde. Je n’ai pas trop accroché à cette nouvelle, certes bien écrite mais assez froide. Dans Deep Space Mine  de Catherine Dufour, un jeu virtuel  est très présent, et une jeune fille enquête sur la mort de son frère. Il y a dans ce texte une certaine forme de second degré et une critique de certains aspects de notre société.

Beaucoup de points sont abordés dans cette anthologie qui a un sujet assez vaste. Des textes ne m’ont pas enchantée mais elle est d’un assez bon niveau avec 2 ou 3 nouvelles de très bonnes qualités.

Célindanaé

Autres avis: Xapur

Cette chronique fait partie du  challenge littérature de l’imaginaire

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et du Challenge Summer Short Stories of SFFF  de Xapur

Challenge Summer Short Stories of SFFF - saison 3

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