Autour du thème des Imaginales 2017, Destinations, l’anthologie officielle du festival, offre ses multiples feux, entre lieux étranges et voyages initiatiques, espaces lointains et abysses glacés, îles englouties et messages de la Voie lactée. Bienvenue au pays de tous les imaginaires !
Partenaire de longue date des Imaginales, Mnémos publie chaque année l’anthologie officielle du festival des mondes imaginaires d’Épinal.
anthologie dirigée par Stéphanie Nicot
Parution: 01/06/2017
Illustration de Julien Delval
Anthologiste, directrice de collection, rédactrice en chef de la revue Galaxies de 1996 à 2007, Stéphanie Nicot assure depuis sa création, en 2002 à Épinal, la direction artistique du festival Imaginales.
Sommaire:
- Aurélie Wellenstein: Bucéphale au cœur des ombres
- G.D. Arthur: Ivresses et profondeurs
- Grégory Da Rosa: FIN
- Charlotte Bousquet: La Voix des renards pâles
- Victor Dixen:La Source
- François Rouiller: L’Aiguillon de l’amour
- Jean-François Thomas: Chakrouar III
- Adrien Tomas: La Voix des profondeurs
- Stefan Platteau: Le roi Cornu
- Pierre Bordage:Sans destination
- Loïc Henry: Essaimage
- Estelle Faye: Hoorn
- Fabien Cerutti: Jehan de Mandeville, Le livre des merveilles du monde
- Lionel Davoust:Une Forme de démence
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L’anthologie des Imaginales c’est un rendez vous annuel qui permet de prolonger un peu le festival et de se replonger dans le thème de l’année. Celui de cette année est Destinations qui a été décliné en : Destins, Nations et Destinations. C’est un thème assez vaste qui permet l’incursion de la science fiction dans un anthologie traditionnellement consacrée à la fantasy. Plusieurs nouvelles relèvent du space opera ou de l’anticipation. Ce choix a le mérite de changer de direction par rapport aux anthologies précédentes et de montrer la diversité des Imaginales qui est consacré aux mondes imaginaires en général. Les 6 premières nouvelles apparaissent sous le thème Destins, les 3 suivantes au thème Nations et les 5 dernières au thème Destinations.
Le thème appelle au voyage et il se retrouve dans quasiment toutes les nouvelles: on découvre l’orient avec les croisades dans Bucéphale au cœur des ombres où un chevalier au cœur pur croise un cheval maudit, on part à la rencontre les légendes du désert dans la La Voix des renards pâles dans un texte bien écrit et émouvant. Fabien Cerutti nous fait vivre les voyages de Jehan de Mandeville, qui a réellement existé mais qui dans Jehan de Mandeville, Le livre des merveilles du monde se retrouve dans l’univers du bâtard de Kosigan pour une très belle nouvelle tout à fait dans le thème et qui s’inscrit également dans les romans de l’auteur en apportant un élément important à son univers. Victor Dixen dans La Source nous fait aussi vagabonder en racontant l’histoire d’un homme cherchant durant toute sa vie la source d’un fleuve où il y aurait la source de toute vie. Son histoire est racontée par des gens qui l’ont connu lors de différents moments clés de sa vie. C’est un très beau texte avec un procédé narratif qui donne sa beauté au texte. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle qui m’a fait rêver de ballades lointaines.
D’autres formes d’expédition sont aussi au cœur de cette anthologie: des déplacements dans l’espace avec la découverte de Chakrouar III qui est une nouvelle à chute (très bien amenée) où un ambassadeur très pompeux se rend sur une planète colonisée pour voir son état. Pierre Bordage parle aussi des voyages spatiaux dans Sans destination, où un homme n’ayant plus beaucoup de ressources part pour un voyage « aléa » c’est à dire sans savoir ni la destination ni la durée du voyage. Estelle Faye nous offre sa première nouvelle de space opera avec Hoorn où une expédition part pour trouver une planète loin de la terre pour pouvoir y vivre car la terre est devenue invivable et se meurt. Le texte est raconté sous forme de récits parcellaires du voyage. Cette nouvelle est une des plus réussie du recueil et aborde différents aspects de ce qui peut se trouver dans une expédition spatiale.
La nouvelle d’Estelle Faye parle aussi des problèmes de vie sur la terre et cet aspect écologique se retrouve dans d’autres nouvelles comme Essaimage de Loïc Henry où on assiste à la colonisation d’une planète suite au déclin de la terre. La Voix des profondeurs d’Adrien Tomas aborde aussi se thème avec un texte se situant dans le futur où des catastrophes naturelles ont lieu dans divers endroits du monde. Cette nouvelle est prenante et bien écrite.
Les nouvelles de Fabien Cerutti et Stefan Platteau sont plus longues que les autres car pour la petite histoire Stéphanie Nicot s’est trompée en leur envoyant le mail (erreur sur le nombre de signe). Elles font aussi partie des plus réussies de cette anthologie. Dans Le roi Cornu, Stefan Platteau situe son action dans le même univers que Manesh, et nous parle d’un peuple que son roi veut faire migrer vers de meilleurs contrées et obtient pour cela l’aide des nervals. On retrouve la beauté de l’écriture de l’auteur et les légendes de son univers.
Comme souvent dans des anthologies, certains textes sont moins marquants que d’autres et je n’ai pas été convaincue par Ivresses et profondeurs, une nouvelle assez étrange et poétique mais plutôt confuse, ni part FIN qui malgré une belle écriture est trop courte pour complétement entrer dedans. L’Aiguillon de l’amour de François Rouiller est une très bonne nouvelle mais j’avoue ne pas voir le rapport avec le thème. Son histoire se déroule dans notre monde et pale d’un voyeur ayant recours à des technologies cachées pour espionner une femme. Elle donne envie de lire d’autres écrits de son auteur.
Lionel Davoust dans Une Forme de démence nous fait aussi voyager d’une double manière: en Islande et dans l’esprit d’un écrivain vieillissant voulant faire le point sur son univers et ses écrits. Une jeune femme va l’aider à mettre en mémoire ses écrits. Le texte parle de l’interrogation sur l’écriture et la réalité de ce que l’on créé. Le thème est assez original avec des questionnements sur le procédé créatif et les univers créés par l’art.
Cette anthologie des Imaginales 2017 est d’un très bon niveau et mélange de belle façon les genres de l’imaginaire avec de la fantasy historique, de l’anticipation, du space opera, du planet opera et de la fantasy. La très belle couverture de Julien Delval met aussi le livre en valeur et invite au rêve.
Cette chronique fait partie du challenge littérature de l’imaginaire
C’est tentant…
Pour info, je viens de finir l’anthologie des… Utopiales 😉
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Il faut que je la lise aussi celle là. C’était bien? 🙂
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Oui, globalement bien.
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Une chronique, une chronique! 🙂
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C’est écrit et programmé !
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Super! 🙂
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Urgh, non. Vu qu’il y a un seul auteur dont la prose m’intéresserait là-dedans, 19 euros ça va faire cher pour un unique texte. Mais merci pour ta critique 🙂
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Pourtant il y a plein de textes qui valent le coup 😉
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Les recueils de nouvelles, c’est pas trop mon truc. Quand j’y assisterai je prendrai…
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J’étais sure que tu dirais ça! J’avoue que je ne comprends pas trop ton à priori négatif sur les nouvelles. Pour moi ce qui compte, c’est l’écriture et l’idée du texte, après le format compte moins. Certaines idées se prêtent à un format court alors que d’autres méritent un format plus long. En plus, entre 2 gros romans, les nouvelles s’est parfait!
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Ce n’est pas tant un apriori négatif que des préférences marquées. Je préfère le format long, les romans et les novellas. J’aime m’imerger dans des univers et pas juste l’apercevoir et hop plonger dans autre chose. Et lire un recueil avec quelques nouvelles qui vont être à mon goût et d’autres pas (voire une perte de temps) alors qu’il y a tant à lire… Bref, c’est plus un chois et un intérêt moindre qu’une position ou une considération négative de ma part. C’est différent si cela se passe dans un même univers, où la je fais connaissance avec un monde déployé sous diverses facettes. 🙂
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Déjà c’est mieux alors ;). En fait je pense que ça dépend des recueils et de leur construction mais en général les anthologies de festival sont assez réussies.
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Pour ma part, je pense qu’une nouvelle réussie (particulièrement celles à chute) est le pinacle de la littérature SFFF. Il est, à mon avis, bien plus difficile d’en écrire une que d’obtenir un résultat correct sur le format long.
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Oh que tu es rapide ! 😀
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Merci 😉 ça me fait penser à une réplique de Friends 😉
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Tu m’as devancé ! 😉 Sans surprise nous avons eu à peu près le même ressenti sur ces nouvelles (je n’ai juste pas trop accroché à celle de Charlotte Bousquet…)
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C’était pas voulu 🙂 Je suis contente que nous ayons un avis semblable. Celle de Charlotte Bousquet est un peu courte mais a un côté poétique que j’ai bien aimé.
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Je plaisantais, c’est rigolo de voir qu’on lit pas mal de livres en même temps ^^
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C’est parce que nous sommes formidables 😉
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Bonjour,
Et merci pour ce compte-rendu argumenté et élogieux 😉 Même si le mérite en revient avant tout aux auteurs des fictions, on se dit qu’on n’a pas trop mal travaillé à bâtir son casting !
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Merci beaucoup 🙂 Effectivement cette anthologie a un très beau casting et m’a permis de connaitre de nouveaux auteurs.
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Coucou
Je n’ai pas pris l’anthologie question de sous LOL mais j’ai vu qu’on y retrouve celles des années précédentes donc je me pencherai sur la question une autre année
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Oui tu pourras la prendre plus tard effectivement.
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[…] Autres critiques : Célindanaé (Au pays des cave trolls) […]
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