Célestopol-Emmanuel Chastellière

celestopol

Célestopol, la cité lunaire, la perle de l’Empire Russe, la ville de toutes les démesures, où toutes les technologies de ce XX ème siècle naissant se combinent pour créer la métropole ultime. Célestopol, où à chaque coin de rue, la magnificence de ses merveilles architecturales rivalise avec l’éblouissement que provoquent ses automates affectés à mille et une tâches. Célestopol et ses canaux de sélénium dont la brume mordorée baigne en permanence la lumière des réverbères. Célestopol, la ville sous dôme, le défi ultime de l’humanité lancé aux étoiles.
Célestopol la rebelle, l’insoumise. Célestopol, où chaque habitant porte en lui une colère, un amour, une tristesse, une vengeance. Célestopol et son duc extravagant, aux pouvoirs sans limites, dont la simple présence est une insulte adressée à chaque instant à l’autorité de la Tsarine. Célestopol, en quête de liberté et d’émancipation, loin d’une Terre qui menace de sombrer dans les flammes.
Célestopol, la ville qui a arraché un peu de l’âme de toutes les Russies et l’a posé sur la Lune. Livre-univers aux mille jeux de miroirs, œuvre steampunk décalée ou hommage au romantisme slave, Célestopol est un objet littéraire unique et ambitieux, aux résonances multiples, sombres et mystérieuses aussi bien qu’aventureuses et inventives. Laissez-vous envoûter par ses volutes de sélénium !

Auteur: Emmanuel Chastellière                       Édition:  Les éditions de l’instant

Parution: 18 mai 2017

Emmanuel Chastellière est le cofondateur du site Elbakin dont il est également rédacteur en chef.  Il est aussi traducteur de nombreuses œuvres anglo-saxonnes. Il a publié en 2016 Le Village aux Éditions de l’Instant et a plusieurs autres projets en cours. Son blog permet d’ailleurs de les connaitre.

Sommaire:

  • Face cachée
  • La chambre d’ambre
  • Dans la brume
  • Les lumières de la ville
  • Les jardins de la Lune
  • Oderint dum metuant
  • Une note d’espoir
  • Le boudoir des âmes
  • La douceur du foyer
  • La danse des libellules
  • Convoi
  • Le chant de la Lune
  • Fly me to the moon
  • Tempus fugit
  • Le roi des mendiants

Avant toute chose je voudrais remercier chaleureusement Emmanuel Chastellière pour m’avoir permis de découvrir ce livre avant sa sortie. Célestopol est un recueil de nouvelles se déroulant dans le même univers, une cité construite sur la lune bâtie par l’empire russe. La très belle couverture de Marc Simonetti représente bien cette cité avec son ambiance de début XX ème siècle où l’on peut croiser de beaux habits d’époque ainsi que des automates. Elle est dirigée par le duc Nikolaï qui a beaucoup de pouvoir. C’est une ville construite sous dôme, avec des canaux de sélénium qui la baignent d’une brume particulière. La cité est aussi parée d’une ambiance steampunk. Célestopol tient sa puissance du sélénium, substance que l’on trouve uniquement sur la lune. C’est une ville que l’on a envie de découvrir en s’y promenant pour y découvrir de nouvelles merveilles, pour flâner le long des canaux. Mais, il ne faut pas s’y fier, le danger rode et peut survenir au coin de la rue.

Ce recueil contient 15 nouvelles qu’il faut lire dans l’ordre où elles sont proposées: Elles s’inscrivent en effet dans une logique non chronologique. Les nouvelles couvrent plusieurs années de l’histoire de cette cité unique, allant de 1901 pour Oderint dum metuant à 1932 pour Tempus Fugit. On retrouve certains personnages dans plusieurs nouvelles, comme le duc Nikolaï mais aussi le duo de mercenaires très original Arnrún et Wojtek. Les personnages revenants dans les différentes nouvelles ont des rôles de différente importance selon la nouvelle. Une des choses qui m’a marqué dans ce recueil est le travail sur les personnages, ils sont nombreux étant donné le nombre de textes mais on s’attache vite à certains et en très peu de lignes on arrive à les cerner et à se prendre très vite à leurs histoires. On aimerait passer plus de temps avec certains d’entre eux ou les retrouver à nouveau dans d’autres récits.

Malgré tout, Célestopol, la ville en elle-même, peut être considérée comme le personnage principal du recueil. Cet univers particulier montre une nouvelle facette à chaque texte et chaque nouvelle est un instantané de la vie de la cité. Emmanuel Chastellière est un peu comme un réalisateur promenant sa caméra au sein de Célestopol et filmant des instants de vie de certains personnages, avec des ambiances différentes à chaque nouvelle.

Célestopol est une ville dirigée par un duc venant de Russie et l’influence slave se fait bien sentir. Cependant, c’est aussi une ville cosmopolite où l’on trouve des habitants venant de différents milieux et différentes origines. Comme dans toute grande ville, il y a aussi une mafia locale que l’on trouve avec le casino flottant du peu recommandable Li Chen qui est au cœur de l’histoire de La danse des libellules où une enquête sur le casino  est menée par une équipe de policiers. On retrouve aussi  le casino dans la nouvelle Dans la brume où deux frères que tout oppose sont amenés à se revoir après le décès de leur père, cette nouvelle est une de mes préférées, l’hésitation entre le surnaturel et la folie est très bien rendue tout comme l’angoisse de l’inconnu.

On retrouve l’aspect cosmopolite dans l’ambiance des différentes nouvelles: de l’aventure dans Face cachée avec sa course de régates ou La Chambre d’ambre avec un côté chasse aux trésors et histoire, du surnaturel avec La douceur du foyer où il est question de légendes russes sur les fantômes, ou avec Le Boudoir des âmes où il est question de spiritisme avec la confession d’un automate spirite sur sa vie, ou encore Convoi dans les ténèbres avec un côté X-Files, de l’émotion dans Les lumières de la ville où les disparitions incompréhensibles  d’ouvriers-automates inquiètent Sergei un très beau personnage, ou encore dans Les jardins de la lune où il est question de jardins sur la lune et de production de vin.

J’ai aimé toutes les nouvelles de ce recueil mais certaines sortent du lot comme Oderint dum metuant qui revient sur le passé de la cité  et explique comment le duc a assis son pouvoir sur la ville. Ce texte permet de voir le côté sombre du duc et de mieux comprendre comment il est devenu ce qu’il est. Tempus Fugit est également une excellente nouvelle avec des passages poétiques, émouvants, tristes mais aussi angoissants.

Célestopol est une ville aux multiples visages, qui rivalise en beauté avec les villes de la terre et où la technologie est très présente. Les automates sont communs, on en trouve même dans les maisons closes comme le montre Fly me to the moon, la nouvelle qui a donné naissance à l’univers. Parmi les facettes de la ville, il y a aussi son origine slave qui a son importance dans les nouvelles de par les légendes présentes et la politique au travers du Duc. Cependant, la cité a également un côté plus sombre qui tend parfois vers l’horreur et on y trouve des cultistes dans Le chant de la lune, une créature étrange près des canaux ainsi qu’une sorcière que Lovecraft n’aurait pas renié dans Une note d’espoir.

J’avais beaucoup aimé l’aperçu de cet univers avec la lecture de Face cachée et j’ai vraiment adoré me promener au sein de cette ville majestueuse et mystérieuse. Le style très imagé et immersif  de l’auteur, le travail sur l’univers et les personnages sont vraiment à souligner. Les nouvelles sont liées par la ville mais aussi par des personnages que l’on retrouve au fil du livre avec grand plaisir. Célestopol est un livre-univers de très grande qualité que je vous recommande chaudement.

Autres avis: Aelinel, Boudicca, Xapur, Lutin 82, Lorhkan, Blackwolf, Lhisbei, Marie-Juliet, Elbakin

36 commentaires

  1. Merci pour cet article : ma liste des achats à faire aux Imaginales s’allonge de jour en jour ^^ J’ai déjà noté le précédent roman de l’auteur, mais je commencerais bien par son recueil finalement

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  2. Encore un recueil. Il t’a charmé, c’est tant mieux. Je ne pense pas que pour l’instant je vais m’y intéresser, le format ne me séduit pas totalement. Et à un recueil lu par trimestre, inutile de faire le plein…

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    • En effet le format est vraiment sympa et les ambiances aussi 🙂 Les nouvelles sont différentes mais ce que j’ai beaucoup aimé c’est de voir comment elles sont reliées entre elle tout en gardant une identité propre.

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  3. Je sais, je sais ! 😉
    Mais je préfère toujours préciser. Je trouve – de façon générale bien sûr – que si on peut éviter d’être jugé à travers un prisme qui n’est pas le « bon », c’est toujours mieux. ^^

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