Le Boucher est vaincu. Prisonnier de l’Empereur, chaque heure qui passe le rapproche inexorablement de son exécution. Mais un empire est-il capable de détruire une légende ? Alors que Shani et Mahlin cherchent une solution désespérée pour sauver Rekk, certains au sein même du pouvoir pourrait voir quelque avantage à sa libération…Aucun fer ni aucune blessure ne feront oublier sa vengeance au Boucher. Que l’Empire se prépare ; les épées de glace sont en marche.
Auteur: Olivier Gay Édition: Bragelonne
Ce second tome de la série s’appelle Le châtiment de l’empire et est la réédition d’un tome paru en janvier 2014 sous le nom de La servante aux éditions Midgard. Bragelonne a réédité cette série les deux tomes rassemblés en un seul volume à la couverture bleue pour l’édition papier, en deux tomes en version numérique avec une couverture rouge pour le premier et noire pour le second.
Olivier Gay est un auteur français officiant dans plusieurs registres: policiers,jeunesse, fantasy. Son premier roman Les talons hauts rapprochent les filles du ciel remporte en 2012 le prix du premier roman policier du festival policier de Beaune. Sa série jeunesse Le noir est ma couleur comporte 5 tomes. En fantasy, il a publié Les épées de glace ainsi que La main de l’empereur dans le même univers mais se déroulant avant la série des épées de glace. Le premier tome est nominé pour le prix Imaginales 2017 et le second doit paraître en mai.
Ce second tome commence exactement là où le premier finissait et avait laissé nos personnages en mauvais point avec Rekk emprisonné par un nouvel empereur. Autant dire que la fin du premier tome donnait envie de lire la suite sans perdre de temps. Olivier Gay ne perds pas de temps dans ce tome et ne laisse aucun répit à ses personnages. Tout va très vite, le rythme du récit est effréné, pas de pause ni pour le lecteur ni pour les personnages qui sont entrainés dans une spirale d’actions depuis l’arrivée de Rekk dans l’histoire. Cela ressort encore plus dans ce tome 2 qui va vraiment très (peut-être trop) vite.
Le style de l’auteur est toujours très fluide et agréable à lire, on tourne les pages sans s’en rendre vraiment compte. L’humour présent par petites touches dans le premier tome est cependant beaucoup moins présent. Ce second tome est en effet beaucoup plus sombre (à l’image de la couverture en numérique) que le premier. Les thématiques de la vengeance et de la violence sont à nouveau au cœur du récit et prennent le dessus sur les relations entre les personnages. Rekk est obnubilé par sa vengeance au point de sombrer dans la folie et de ne plus rien voir d’autre. Il n’a plus rien à perdre et se laisse emporter par son statut de boucher. C’est toujours un personnage très intéressant qui va à l’opposé de ce à quoi on pourrait s’attendre. Il va au bout de ses idées, de son combat quitte à mener une véritable révolte et à laisser des morts derrière lui. Cela est rarement le cas en fantasy et j’ai beaucoup apprécié que le personnage reste fidèle à lui même et soit autant jusqu’au-boutiste.
Les personnages continuent leur évolution dans ce tome. Shani ne veut plus être une victime et continue à vouloir apprendre à se battre, c’est un des personnages qui évolue le plus dans le roman. Mahlin veut faire ses preuves à tout prix, et est un des personnages les plus attachants avec Shani. Ces 3 personnages principaux assez hors du commun et du genre également sont la clé de voute du roman. Pourtant les personnages secondaires ne sont pas en reste, Dareen, la contrebandière au grand cœur est émouvante et Laath est assez complexe pour qu’on se demande à quel jeu il joue.
Le roman propose un début assez classique avec une histoire de vengeance à laquelle vont peu à peu se mêler des machinations politiques liées à l’ambition et au pouvoir. Mais l’originalité apparait avec le choix des héros qui ne correspondent pas à ce que l’on attendrait. C’est là tout le talent de l’auteur de bousculer un peu les codes de la fantasy en nous offrant un vrai divertissement qui se lit très bien malgré les plus de 600 pages de la version intégrale en grand format.
Ce second tome vient donc conclure en beauté cette série qui certes ne révolutionne pas le genre (ce qu’on ne lui demande d’ailleurs pas) mais qui offre un bon divertissement accompagné de personnages haut en couleur, de scènes épiques et surtout d’un personnage central sombre et jusqu’au-boutiste. Je lirais avec plaisir d’autres romans de l’auteur en fantasy.
Célindanaé
Note:8/10
Cette chronique fait partie du challenge littérature de l’imaginaire