Bois d’ombre (Le livre de l’énigme,2)-Nathalie Dau

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Les ténèbres ont un cœur de lumière. Une abomination.
C’est ainsi que me voient les hommes.
Nombreux voudraient que je n’existe pas. D’autres rêvent de m’asservir, corps et âme. Même Cerdric attend de moi que je renonce aux robes bleues  de l’Équilibre, car elles augurent d’un avenir trop dangereux.
Mon frère ignore ce que j’endure au Séminaire.
Mais, pour respecter l’Énigme et entrer dans Bois d’Ombre, il me faut en  passer par là, et trouver de quoi conserver ma lumière.

Auteure: Nathalie Dau         Édition: Les moutons électriques               Paru le 2 mars 2017

Nathalie Dau est une auteure française de fantasy, elle a écrit de nombreuses nouvelles et romans,  Bois d’ombre est le second tome de la série Le livre de l’énigme, le premier étant Source des tempêtes. Nathalie Dau est à l’honneur durant le mois d’avril chez Book en Stock avec une présentation par l’auteure elle même et d’excellentes interviews.

Bois d’ombre est le second tome de la série Le livre de l’énigme amorcée dans Source des tempêtes qui nous présentait l’univers et les personnages principaux et avait laissé Ceredawn à l’entrée du séminaire d’Atilda. Sa venue au séminaire avait pour but de lui permettre d’apprendre à mieux maitriser son drac (ses pouvoirs magiques) et de le mener à résoudre l’Énigme. Les études au séminaire se font en 5 ans, uniquement entre garçons, les femmes n’ayant pas le droit d’y étudier et Bois d’ombre est le nom de l’épreuve finale qui attend les élèves. Cette épreuve est redoutée par beaucoup car elle peut être fatale, les dieux décidant du sort du disciple. Cependant, rien n’est simple pour Ceredawn qui est un semi-rive et dont le drac est bleu. Les rives sont un peuple sans droit dans l’univers du livre de l’énigme, ils sont soumis au pire et ne sont pas sensés pouvoir se reproduire avec les humains. Les mages bleus ont été éradiqués et leur dernier représentant était le père de Ceredawn et de Cerdric, son demi-frère. Tout cela laisse présager des études difficiles pour Ceredawn, un enfant à part sur de nombreux points.

Dans le premier tome, Ceredawn apparaissait comme beaucoup plus attachant que son frère aîné Cerdric et c’est à nouveau le cas dans ce tome. Les personnages créés par l’auteur sont vraiment très travaillés et complexes, aucun n’est ou noir ou blanc, régi par l’ordre ou le chaos. Le moins que l’on puisse dire c’est que Nathalie Dau ne fait jamais preuve de manichéisme. On voudrait arriver à détester certains personnages mais leur psychologie est tellement détaillée que l’on déteste leurs actes et qu’on aime même les pires personnages. Tous les intervenants du roman sont extrêmement travaillés, rien dans leurs réactions n’est laissé au hasard, avec des psychologies bien détaillées. C’est pour moi un des gros points forts de ce roman. Ceredawn reste le plus attachant, on a envie de pouvoir le protéger de ce dur monde au sein duquel il évolue, même si on sait que c’est impossible. C’est vraiment un personnage touchant et marquant.

L’univers s’étoffe aussi dans ce tome, en changeant de registre. Le premier tome était marqué par la nature alors que celui-ci est plus centré sur la ville. Le roman est rythmé par les études de Ceredawn et les moments qu’il peut passer en compagnie de son frère. On a ainsi leur récit en alternance, chacun évoluant et grandissant en s’éloignant peu à peu l’un de l’autre. C’est aussi un récit du difficile passage à l’âge adulte et des changements qu’il apporte. Même si le livre est plus centré sur la première année d’étude au séminaire, il se termine par la fin des études et un Ceredawn âgé de 16 ans, donc plus un enfant, même s’il n’en était pas vraiment un.

L’univers de cette série est rude pour beaucoup, surtout pour les gens différents, après tout comme dans notre monde. Ceredawn étant différent par de nombreux aspects, le roman offre des passages difficiles mais traités avec beaucoup de justesse par Nathalie Dau. Elle n’épargne pas ses personnages, c’est le moins que l’on puisse dire, surtout Ceredawn : c’est sombre et dur à lire car on éprouve tellement d’empathie pour lui. Mais c’est très bien écrit, sans trop en dire, avec les mots et la nuance qu’il faut.  Le roman est vraiment marqué par cette nuance que ce soit dans ses personnages, dans leurs actes, leurs choix et dans la très belle écriture de l’auteure.

Beaucoup de choses sont abordées dans ce tome, le roman est assez long mais ne souffre pas de longueurs comme ce fut le cas du premier volume. Les personnages sont confrontés à l’injustice, et à l’inégalité, des thèmes centraux dans le roman que ce soit l’inégalité de races, de sexe, les femmes étant interdites d’études magiques et souvent rabaissées à des taches secondaires.

Nathalie Dau nous offre ici un très beau roman, marqué par des personnages tout en contraste et une écriture fluide riche en émotion et en nuance. L’univers est sombre mais la lumière subsiste tout de même. De nombreuses questions restent en suspend à la fin de ce tome 2, donnant envie de lire la suite bientôt. Il faut également souligner le très bel objet livre et la superbe couverture de Melchior Ascaride qui met encore plus en valeur ce livre vibrant d’émotions.

Note:8.5/10

Célindanaé

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Cette chronique fait partie du challenge littérature de l’imaginaire

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